Entraînement [Pv]

Yumee suivait Reicky, se laissant guider en lui serrant la main, de peur qu’il la lui lâche subitement. C’était idiot, mais en ce moment, elle avait besoin de sa présence, elle avait besoin de la chaleur rassurante qui bougeait à ses côté, lui parlait avec une facilité telle que personne n’avait jamais utilisé avec elle. Elle souriait, affichait son bien être en laissant ses lèvres tracer une courbe enfantine sur son visage pâle. Parfois, d’un mouvement rapide et discret, elle replaçait son écharpe, s’assurait que son cou n’était pas visible. Mais elle avait chaud, terriblement chaud, sous cette laine désagréable, aussi eu-t-elle le plaisir d’accueillir un espace d’ombre qui vint rafraîchir légèrement son visage. Et puis elle écoutait instinctivement les pas de Shindô, qui se faisaient de plus en plus inaudibles : l’animal marchait avec une discrétion peu proportionnelle à sa taille. Yumee, rassurée, resserra un peu sa main, et acquiesça à la réponse du jeune homme d’un large mouvement de tête affirmatif. Oui, car il était vraiment temps qu’elle se remette à s’entraîner, bien que cela la gênait un peu. Elle avait peur de ne pas se montrer à la hauteur, de paraître bien trop faible, bien incapable. Et à vrai dire, elle n’avait jamais vraiment utilisé ses maîtrises héréditaires devant quelqu’un.

« Hm, allons-y ! »

Elle le tira légèrement, étant décidée –avec une joie puérile- de conduire Reicky aux terrains d’entraînements. Elle souriait toujours lorsqu’ils arrivèrent peu de temps après au niveau de ces fameux terrains. Après avoir marché dans deux rues différentes, l’adolescente s’était orientée assez facilement car elle connaissait ce chemin pour l’avoir emprunté de nombreuses fois, lorsqu’elle se décidait brusquement, un matin, de se lever de bonne heure et d’aller s’entraîner. Seulement voilà, lorsqu’elle reconnu l’ambiance de cet endroit, elle ne pu réprimer un sanglot, qu’elle cacha du mieux qu’elle pu en posant une main sur sa bouche. Son sourire s’était écroulé aussi brusquement que ses membres se bloquaient, refusant de suivre la voie de la raison. La raison…c’est qu’elle était terrorisée. Les terrains semblaient menaçants pour elle, elle ne s’était toujours pas remise de son dernier combat, qui lui avait valu d’être un entraînement agité. Et pour cela, elle avait hérité d’un démon en elle, dont le sceau luisait encore sur sa gorge comme un tatouage au fer blanc… comme la cicatrice de bannissement qui ornait son dos et la brûlait à chaque souvenir impetueux. Un frisson lui parcouru l’échine, elle se ressaisit et s’avança un peu, esquissant à nouveau un large sourire. L’espace d’un instant, elle aurait presque oublié la présence du jeune ninja. Elle s’arrêta devant une surface peu occupée.

« Celui-là est bien, non ? »

« Hm, allons-y ! »

Reicky fut soulager. En même temps, il prit compte de sa gêne. Ses techniques étaient peu nombreuse. Il avait peur de paraître ridicule, faible. Il sentit l'étreinte de Yumee se resserrer, comme pour le guider. Il eut un sourire amusé. Elle paraissais déterminer de montrer qu'elle savait se débrouiller seule. Il franchirent deux rues, Et Reicky fut étonner de la manière avec lequel la jeune aveugle se déplaçait. Ne s'aidant que des sons et des odeurs pour se déplacer. De dos, on aurait dit qu'elle voyait parfaitement. Elle marchait droit, tournait au bon endroit.
Et ils arrivèrent donc, au terrains d'entrainements. Ils étaient presque tous occupés, des explosions, et des cris de ninja filait d'un peu partout.Il aimait particulièrement cette ambiance, et pourtant, depuis cette fameuse mission, des souvenirs douloureux lui revenait en surface. Les derniers cris des ninjas l'accompagnant... Les jutsus qui filait, en tous sens... Un éprouvant flash back lui brouilla la tête. Un mal de temps l'enssera, comme un étaux. Il rouvrit ses yeux. Tous semblait tourner autour d'eux. Il entendit, alors, se détachant nettement des autres bruits, un sanglot ettoufé. Il se retourna vers Yumee. sa main sur la bouche, pour camoufler sa tristesse. Mais il fit mine ne de rien, et continua d'avancer, jusqu'au terrain, le moins occupé.

« Celui-là est bien, non ? »

Reicky observa son visage. Il y avait quelque chose d'étrange. Ses yeux étaient vide, et il était donc impossible de lire dedans. Mais son visage était défait, quelque chose lui faisait du mal... Elle cachait quelque chose, au plus profond d'elle même. Il tenta d'en s'avoir plus en la regardant, mais elle semblait avoir repris cette mine enfoué. Mais il sonnait faux avec son précèdent sanglot. Il rentra dans le terrain. Les ninjas sautaient d'un endroit a l'autre, créant ou testant leur techniques. Ils étaient en duo, ou en équipe, ou même seul. Un combat enragé se tenait entre deux gamins de 10 ans, qui devait encore être a l'académie. Il se lançait des kunaï, permutait, ou créait des clones. Un hargne se lisait sur son visage enfantin. Un des deux avait le dessus, mais ce ne fut pas lui qui gagna finalement. L'autre usa la ruse, et immobilisa son adversaire. Il aurit voulut s'entrainer plus, avoir de nombreuses techniques pour impressioner la jeune fille. Il chassa ses pensées peut importante. Ses souvenirs s'étaient apaisé, il ne ressentait que de la perplexité devant Yumee. A mi voix, il lui demanda:

"Yumee...Qu'est ce qui se passe ? Dit moi la vérité..."

Il n'était pas placé pour lui demander de plus lui mentir, il voulait juste qu'elle lui fasse confiance. Qu'elle lui confie sa douleur, ou ses peurs. Il se rendit compte qu'il était très près de la jeune fille. Les bruits environnant, leur demandais d'hausser la voix. Il rougit légèrement, et se recula un peu. Il tentait de voir dans son visage une expression franche, fraiche, comme il avait l'habitude de la voir.

Yumee frissonnait. Elle avança sur le terrain, sentit la terre meuble crisser sur ses pieds. De part et d’autre de l’endroit, des poteaux de bois étaient déjà bien entamés par diverses techniques qu’on avait testées sur eux. Et puis les bruits fusaient, des cris de joie, de frustration ou simplement pour se donner du courage. Les armes blanches brisaient l’air, faisaient siffler le vent. Une odeur caractérielle à celle du combat planait sur ces lieux, rafraîchissant la mémoire de la jeune aveugle avec une facilité étonnante. Celle-ci s’arrêta, crispa sa main sur celle de Reicky. Il lui semblait que la peur arrivait à petit feu pour l’empêcher de se conduire normalement. Car malgré ses airs de petite fille attendrissante se cachait une peureuse inconditionnée, qui parfois avait énormément de mal à s’extirper de ses angoisses. Shindô jouait un rôle important dans ces évènements, il arrivait et lui mordillait l’épaule ou le mollet, lui rappelant ses devoirs. D’ailleurs, l’animal marchait d’un pas traînant, et finit par s’installer de tout son long sur le pan gauche du terrain que Yumee avait choisi –un peu par hasard, en fait. Trop plongée dans ses pensées, l’adolescente ne fit pas attention à ce changement important des battements du cœur de son ami, qui témoignait pourtant de quelque chose d’important. Elle s’apprêta à dire quelque chose, esquissant de nouveau un sourire franc et adorable, lorsque Reicky lui demanda ce qu’il se passait.

« … »

Yumee se crispa encore un peu plus. Il lui sembla qu’elle sentait encore la main de ce ninja la repoussant dos contre terre, lui arracher sa veste et tirer sa robe pour que le bas de sa gorge soit visible. Elle frissonna, et instinctivement se rapprocha sensiblement du jeune homme, avec une angoisse visible qu’il ne s’en aille. Elle hésitait, et se demandait si elle pouvait lui faire confiance sur ce plan-là. Mais après tout…même si elle préférait ne pas le mettre au courant, quelqu’un dans le village parlerait d’elle dans son dos, il intercepterait la conversation, et l’apprendrait avec une vision bien différente. Lentement, Yumee libéra sa main de celle du jeune homme, et retira l’écharpe de laine qui obstruait son cou. Immédiatement, elle sentit les rayons chauds du soleil se poser sur le sceau grisâtre qui tatouait sa peau. Peu à peu, il disparaissait, serait invisible. Mais pour l’instant, il était là, omniprésent. Il lui était encore douloureux.

« …Shichibi… »

L’adolescente ne réussi pas à dire autre chose, sa gorge s’était nouée. Elle ignorait si Reicky connaissait cette entité maléfique, et d’un côté, elle espérait qu’il n’en sache rien. Ses doigts trituraient maladroitement l’écharpe, elle avait baissé les yeux, en coupable. Interdite, elle n’osa rien dire, n’osa rien faire, comme si elle s’attendait à tout moment à ce qu’il parte, la laissant là, au milieu du terrain. Shindô, derrière eux, avait levé la tête, semblant partager la douleur physique et psychologique de sa jeune maîtresse. Et puis soudainement, refoulant des larmes qui perlaient au coin de ses yeux, la jeune kunoichi redressa la tête, souriante, pensant probablement qu’il ne l’avait pas entendue.

« Mais tout va bien, rassures-toi ! »

Reicky sentit nettement Yumee serrer son bras, comme s'il elle l'empêcher de s'enfuir. Shindo semblait également assez agité. Yumee lui sourit, mais son sourire servait juste a détendre l'atmosphère. Elle ouvrit la bouche, comme pour parler, mais ne dit rien. Yumee se rapprocha de lui, et il sentit la pression sur sa main augmenter. Il l'enlaça, comme pour rassurer la jeune fille. Il la regardait, en proie a une angoisse terrible. Mais des éclairs douloureux le faisait tressaillir. L'immense silhouette d'Ichibi...Deux aigles tournoyant dans les cieux...Les derniers cris des trois genin...Tatsu...Jonis, lui confiant ses dernières paroles. Et puis son réveil, a l'hôpital de Suna,où il ressentit pour la première fois l'immense douleur dans le bas de son dos, qui le fit s'évanouir de nouveau. Son enfer commença. Il avait dut se rendre presque tous les jours a l'hôpital. La douleur ressurgissais quand il s'y attendais le moins. Et il ne pouvait plus dormir. Quand la nuit tombait, il sentait qu'une présence, en lui, se réveillait, tentait se ressortir. Il sentait qu'il le rongeait de l'intérieur, tentant de le tuer... Son teint était si pâle, qu'il semblait au bord de l'évanouissement. Des cernes violacé était tracés sous les yeux. La douleur le reprit, le brulant. Il se mordit la lèvre inférieur, jusqu'à ce que son sang coule sur son menton. Il rouvrit ses yeux, crispé par la douleur, péniblement. Il vit Yumee, enlever son écharpe de laine. Sur son cou, encore luisant... Un sceau. Un sceau que tous les jinchuuriki connaissaient... Comme pour confirmer ses pensées, Yumee dit:

« …Shichibi… »

Reicky sers sa main. Elle tripote son écharpe, la tête baissé, comme une gamine avouant une bêtise. Shichibi... Le bijuu a 7 queue, symboliser par le blaireau. Il toucha du bout des doigts son cou, faisant le tour de son sceau. Il comprenait sa douleur... ses peurs....Les yeux de la jeune fille se brouillèrent de larmes.

« Mais tout va bien, rassures-toi ! »

"Bien sur que non, çà ne va pas..."

Dit-il faiblement. Lentement, il remonta son tee-shirt, et prit la main de Yumee. Il lui fit toucher sa peau brulante, la ou était gravé le sceau. L'encre noir ressortait légèrement. Il sentit sa peau tressaillirent. Il remit son tee-shirt. Ichibi bouillait en lui, attendant une faiblesse du jeune homme. Il détestait Jingu, et le remerciait en même temps. Il le remerciait pour l'avoir sauvé, le détestait pour lui avoir confié le rôle de Jinchuuriki. La douleur surgissait par éclair, le faisant frissonner, puis disparaissait, comme si rien ne s'était jamais passé dans cette forêt. Yumee...Sa douleur il l'a comprenait. Il dit faiblement, essayant de cacher les légers tremblements de sa voix:

"Ichibi..."

Yumee manqua de se dégager lorsque Reicky passa un doigt sur le sceau douloureux qui palpitait sur sa gorge. Elle avait comme l’impression que le démon qui y élisait domicile bougeait, hurlait, confiant toute sa méchanceté et toute sa souffrance à l’adolescente qui, toujours aussi interdite, fixait le sol en tentant désespérément de garder son sourire. Elle serrait son écharpe contre elle, tout en résistant à l’idée de la repasser autour de son cou : car malgré tout, il faisait bien trop chaud pour se vêtir d’une écharpe en laine épaisse. La jeune ninja aveugle sentit un frisson courir sur son échine. Reicky venait d’attraper sa main pour la passer sur une partie de son ventre. Lorsque ses doigts entrèrent en contact avec sa peau, elle tressailli, et eu l’impression qu’elle allait s’évanouir. Elle sentait, et ressentait le sceau qui reposait sur le jeune homme. Alors lui aussi… ? Yumee ne réussi pas à retenir ses larmes. Elle braqua sa main contre elle, serrant son écharpe de toutes ses forces, comme si cela allait dissuader les gouttes qui perlaient au coin de ses yeux, s’écoulaient lentement sur ses pommettes pâles. Non, en effet, ça n’allait pas du tout, comme il venait de lui dire. Et lorsqu’il murmura le nom d’Ichibi, elle eu une réponse à cette seule question qui venait de pulluler dans son esprit. Ichibi, démon à une queue, immense Tanuki beige contrôlant le sable…

Elle frissonna, lâcha son écharpe et plaqua ses mains contre ses tempes. Elle refusait d’entendre la vérité. Les démons, ça n’existait pas n’est-ce pas ? Elle avait rêvé, et dans quelques minutes elle se réveillerait… Elle se réveillerait contre Shindô, n’aurait plus ce sceau douloureux qui était omniprésent, n’aurait pas à affronter la réalité. Elle n’aurait pas à voir souffrir tout autant qu’elle la personne qui lui était la plus proche. Elle ne voulait pas…

« …Je ne veux pas ! »

Surprise de s’entendre parler, l’adolescente se crispa encore un peu plus. Elle avait pensé à voix haute. C’était sans doute la première fois qu’elle craquait, qu’elle se laissait autant aller. La souffrance, il fallait qu’elle lui fasse face, qu’elle l’affronte, qu’elle soit au dessus d’elle. Comme elle l’avait toujours fait… Dans sa tête dansaient encore des images tirées de son imagination, représentant un blaireau géant muni de sept queues. Kuro et son compagnon au pelage blanc, ce ninja qui avait donné sa vie pour elle et dont elle ne connaissait pas même le nom. Yumee tentait de ne plus penser, de faire le vide dans sa tête. Elle imaginait sans peine la douleur que devait éprouver Reicky à ce moment même, car tout les deux étaient devenus des Jinchuriki sans même s’y attendre. Tout deux avaient dû se mettre sur la route d’un monstre, voir, entendre et sentir cette atmosphère de mort qui planait tout autour de ces démons. L’adolescente, sans rien dire, s’avança d’un pas et chercha la présence du jeune homme. Elle passa ses bras autour de lui, l’enlaçant de manière réconfortante et enfantine, comme si elle était à la recherche de sécurité.

« … J’ai peur… ! »

Yumee s'écarta brusquement quand il toucha son sceau. Il sentit battre en elle, la présence d'un être puissant, furieux d'être enfermer. La peau grisé sur son cou était brulante. Les larmes roulaient sur les joues de Yumee. Lui même retenait les siennes. Mais plus jamais il ne voulait se montrer faible devant Yumee. Il voulait la protéger. Le sang qui avait couler de sa bouche lui laissait un gout amère. Son sang battait dans sa tempe. La douleur le reprenait, le saisissait a la gorge, l'étouffait presque puis disparaissait. Il lui semblait qu'Ichibi frappais dans son corps, pour essayer de partir. Il sentait sa fureur, son acharnement. Et les brefs repos que lui accordais le bijuu était comme pour prendre de l'élan pour mieux frapper. Il ouvrait les yeux, tentant de se concentrer sur Yumee. Elle se recroquevilla contre elle même, plaquant son écharpe contre ses tempe. Reicky était droit , luttant silencieusement contre sa douleur, autant physique que psychologique. Il aurait voulu être a la place de Jonis... Sauvant ses amis, et échappant a le douleur d'être Jinchuuriki. Son estomac le serra. Il ne voulait pas voir Yumee souffrir !...Il voulait la protéger conte le danger, contre la tristesse.

« …Je ne veux pas ! »

Reicky baissa la tête. Lui non plus ne voulait pas. Il n'avait pas mesurer la douleur d'être jinchuuriki. Il vit la jeune fille se crisper, comme il l'avait au restaurant. Pour lui, c'était le moment ou il avait refuser de montrer sa faiblesse. Il se sentit frissonner, quand le sceau le brula violemment. Il avait peur, de ces contraintes. L'akatsuki allait le traquer, elle et tous les Jinchuuriki. Ils n'étaient que des objets sacrés, qu'on ne devait approcher, qu'on devait détruire...Les rumeurs circulait en ville, il entendait les conversations du haut du toit. Il entendait les ragots, sur le "nouveau jinchuuriki de Suna". Peut-être ne parlaient-ils pas que de lui. Peut-être de Yumee. Et ou était les autres Jinchuuriki ? Se cachait ils, en attendant leur heure ? Il sentit les bras de la jeune fille l'enlaçait. Il se sentit réchauffer intérieurement.

« … J’ai peur… ! »

Il resserra son étreinte, et soutint sa tête de sa main. Il embrassa le haut de son crâne, et murmura a son oreille:

"Tu n'a plus rien a craindre... Je veillerais sur toi. Je te le promais..."

Ses yeux était fermé, une expression déterminé sur le visage. Oui il la défendrais coute que coute. C'était son objectif...son nindô. Il ne voulait plus perdre cette source de joie et de pureté , qu'il l'enivrait de bonheur a chaque visite.

Yumee se serrait contre lui, comme si elle avait peur qu’il la laisse là, seule. L’odeur du sang la submergea rapidement, bloquant ses sens et ravivant la cicatrice qui palpitait sans douceur sur sa gorge, y traçant un sceau aux traits précis et effrayants. En elle, Shichibi gigotait, profitant de cette souffrance psychologique pour s’immiscer dans son esprit. Et elle entendait également les battements irréguliers du cœur de Reicky, devinant sans mal que le démon qui l’habitait cherchait à partir, à monopoliser ce corps qui lui était à disposition. Elle frissonna, n’arrivant pas à arrêter les larmes qui s’écoulaient sur ses joues. Derrière eux, Shindô s’était rapproché, inquiet. Il s’était placé à côté d’eux, leur procurant de l’ombre et les protégeant de la vue des autres ninjas qui s’entraînaient…et qui les observaient également, d’un regard curieux mêlé de dégoût. L’adolescente se resserra contre le jeune homme. Sa tête maintenue dans sa main, elle sentit qu’il lui embrassait le front, ce qui eu le mérite de la réconforter, embaumant son cœur d’une incroyable sensation de sécurité.

« Merci… merci beaucoup… ! »

Elle aurait aimé pouvoir en dire autant que lui, mais elle se savait dans l’incapacité de pouvoir veiller sur lui en retour…elle était trop faible. Elle n’avait pas assez de technique, pas assez de chakra, et était trop peureuse –bien que ce fût le seul motif engrangent sa puissance. La jeune aveugle aurait aimé pouvoir dire des choses réconfortantes, mais les mots ne venaient pas. Elle qui passait du temps à lutter verbalement avec les gens, avec une facilité étonnante, sentait sa gorge se crisper sous l’effet des sanglots, des larmes qui finissaient leurs routes sur le sol. Et puis, soudainement, elle eu l’impression que le sceau qui demeurait sur sa gorge brûlait. Une affreuse odeur de mort en ressortait. Et le visage de Reicky apparu dans sa rétine, bien que cela ne restait qu’une silhouette sombre engoncée dans un rayon de soleil bien trop douloureux pour ses prunelles. Elle cligna des yeux, et lorsqu’elle comprit ce qui se passait c’était trop tard.

« …Non ! »

Elle repoussa d’un coup sec le jeune homme, plaqua ses paumes sur ses yeux. Lorsqu’elle les rouvrit, elle constata que le voile noir était toujours là. Le sceau lui était douloureux, elle y plaqua l’écharpe dans l’espoir d’étouffer la bête qui l’abritait, qui profitait d’un simple instant d’égarement pour apparaître dans sa tête comme une deuxième conscience. Elle frotta ses yeux, riva son regard sur le sol, coupable d’avoir ainsi repoussé Reicky. Et, contre toute attente, un léger sourire naquit sur ses lèvres, les étirant doucereusement.

« Je ne veux pas…me laisser abattre. Ce serait ouvrir une porte à ce démon… »

Elle planta son regard bleuâtre dans celui du jeune homme, toujours souriante, avec une étonnante facilité, étant donné les circonstances. Et même si son visage était défait par la peur, y naissait petit à petit une sorte d’assurance maladroite.

« Je…je veux profiter de cette journée, avec toi. Je ne veux pas qu’ils détruisent ce qu’on à construit… »

« Merci… merci beaucoup… ! »

Reicky ferma les yeux, sentant qu'Ichibi se calmait. Il se rendait compte qu'il ne craquerait pas. Il se laissa aller au parfum enivrant de la jeune fille. Elle avait le don de l'apaiser, de le rassurer, rien qu'avec sa simple présence. Il entendait les sanglots de Yumee, il la serra un peu plus dans ses bras. Il la sentit se raidir, et le repousser brusquement. La sereinité qu'il avait epprouver quelques instants auparavent, se changèrent en stupeur.

« …Non ! »

Elle avait plaqué contre elle l'écharpe de laine. Un coup violent au ventre lui coupa le souffle. Ichibi ? Oui peut-être. Il sentit un courant froid couler dans son dos. Son sceau resaigner. Il lui sembla que cette odeur, dans laquel il avait évoluer lors de sa mission ressurgissait. L'odeur du sang, le son des sanglots, l'odeur de la mort, dont ils étaient recouvert, Yumee et lui. Comme quelque chose qui les rendaient différents des autres. Comme une marque indélébile, plus profond que le sceau. La douleur reprit, sa vue se brouilla...Il se sentit trembler, les sons autour de lui semblait se brouiller, et c'est avec peine qu'il entendit la voix de Yumee.
Il se sentit envahit d'un rage immense, d'un espoir intarissable. Des barres l'empêchait de sortir, mais il hurlait, et se débatait pour échapper a cette prison. Sa peau jaune luisait du sang que des larves lui avait attribué. Il repoussa dans un coin de son esprit qu'il c'était fait battre par ces "larves". Ah ! Il sentait une faille. Le jinchuuriki allait bientôt s'évanouir. Il n'aurait pas la même liberté que s'il était endormis, mais la faille s'élargisserait. Ses puissantes griffes s'enfoncèrent dans les murs rouges vif qui l'entourait. Un spasme violent fit trembler sa prison. Il devait faire attention a ne pas le tuer.
Reicky fut secouer d'un spasme violent... Il c'était allé, au bonheur. l ne devait pas. Ichibi avait pris le dessus. Pendant quelques secondes, il c'était retrouvé dans les pensées du bijuu. Il se rendit compte qu'il était courbé, comme pour se protéger d'un force invisible. Il se releva. Ses genoux tremblait, et du sang coulait dans son cou. Ce n'était plus l'égratinure de sa lèvre, non, il crachait sang. Des gouttes perlaient son front, et il se sentait brulant. Devant lui, la jeune fille souriait, et il semblait qu'elle reprenait confiance.

« Je…je veux profiter de cette journée, avec toi. Je ne veux pas qu’ils détruisent ce qu’on à construit… »

Il ne voulait pas gacher cette journée n'ont plus. Il essuya le sang de sa main. Il toussa légèrement. Il avait de la fièvre, il le sentait. Non, il ne devait pas laisser ces bêtes prendre le dessus, gaché leur journée et leur vie. Il devait accepter leur sort, et l'affronter. Reicky pensait affronter le Tanuki pendant un seul combat, mais chaque jours était une bataille. Une lutte acharné, pour ne pas se laisser dépasser par la force du bijuu. Il prit la main de Yumee, et l'entraina au milieu du terrain. Il n'avait pas beaucoup de force, mais il voulait tenir ses engagements. Il voulait rendre Yumee heureuse, qu'elle oublie le poids de Shichibi. Un sourire illumina son visage pâle. Et, juste pour couvrir le bruits des combattants autour de lui, il dit:

"Moi aussi je veux profiter de cette journée avec toi... On avais dit entrainement ? Nous sommes dans le même état de faiblesse, nous sommes quites."

Dit-il, avec un ton qu'il essayait de paraître le plus enjoué possible. Il était content d'être là, il voulait profiter de cette après midi. Il comptait maintenant les jours. Il profitait encore plus de chaque instant. La vie était éphèmère, et chaque seconde méritait d'être apprécier. Il se mit en garde, et attendit une attaque de Yumee. Il semblait c'être un peu habitué au coup d'Ichibi, et le bijuu semblait se fatiguer de cette lutte sans résultat.

Yumee, interdite, sentait l’angoisse bloquer ses membres. Cette odeur ignoble et très reconnaissable s’émanait de part et d’autre des deux jeunes ninjas, séparés l’un de l’autre par Shindô qui s’était interposé. Oui, car lorsqu’il avait vu sa jeune maîtresse se libérer avec brutalité de l’étreinte du jeune homme, une sorte de méfiance l’avait poussé à venir là ; de plus, l’ambiance tendue et douloureuse qui s’était installée avait fait ressurgir en lui des souvenirs tout aussi visuels que physiques. Lentement, la jeune kunoichi aveugle passa sa main, tremblante, sur l’épaule musclée de l’animal, lui signifiant d’un simple regard que tout allait bien. Aussitôt, le loup retourna au bord du terrain et s’assit, restant toutefois aux aguets. Et puis l’adolescente prit peur, encore une fois, lorsqu’elle entendit le cœur de Reicky s’emballer. Une aura bien plus différente s’échappait de lui, bien plus effrayante. Elle voulu s’avancer mais déjà ses battements semblaient s’apaiser, l’odeur disparaissait. La chose avait disparu, retournant se cacher dans les entrailles du sceau qui ornait son ventre. Yumee soupira doucement, à demi soulagée. Tout les deux venaient de lutter contre cette force qui faisait pression à chaque moment de faiblesse.

Elle sentit que Reicky la tirait au milieu du terrain. Lorsque sa main toucha la sienne, elle sembla détecter cette chaleur anormale qui témoignait de la fièvre, et elle n’avait pas tord : il venait de tousser, et crachait du sang dont l’odeur effrayait l’adolescente. Ichibi devait sûrement lui faire endurer un mauvais traitement, et elle se sentit brusquement assez favorisée : Shichibi s’était manifesté en lui rendant la vue, l’espace d’une fraction de secondes, ne savait-il probablement pas comment s’y prendre dans un corps atrophié de cécité. Ou du moins, c’était là une étape à passer avant de souffrir bien d’avantage. Elle frissonna. Dansaient sur sa rétine cette lumière aveuglante, cette silhouette noirâtre qui lui avait inspiré de la tendresse. Son sourire se fit un peu plus jovial, plus sincère. De manière à se vouloir persévérante, Yumee se recula de quelques pas. Lorsqu’elle avait entendu Reicky se mettre en position de défense, elle avait tout de suite comprit que leur entraînement se ferait l’un contre l’autre. Et comme il venait de le dire, tout deux étaient dans un état de faiblesse similaire. Elle leva ses paumes vers le sol, de manière à faire jaillir des ronces épaisses juste en dessous du jeune homme. Les plantes s’enroulèrent autour de ses chevilles, mais au moment de se refermer, elles se mirent à faner, tombant en lambeaux secs et inutiles.

« Désolée…je ne peux pas… »

Un léger coup dans son épaule lui indiqua que Shindô se trouvait à ses côtés. Elle en aurait presque oublié sa présence…indispensable dans presque tous ses entraînements. L’adolescente hésita. Reicky semblait être assailli par la fièvre, elle n’arrivait pas à lever une main sans arrêter un tremblement intempestif… Une voix intérieure lui cria de se ressaisir. Si jamais quelque chose allait mal, elle savait s’arrêter. Il fallait agir, bouger, courir…surpasser les démons qui vivaient en eux comme des locataires à vie. Yumee leva une main, des ronces naquirent dans le creux de ses paumes, comme des fils très fins pourvus de dents végétales, se dirigeant avec vitesse vers les bras et les jambes du jeune ninja.

Reicky vit enfin le sourire qu'il aimait tant dans Yumee. Remplis de tendresse, de sincérité. Elle se recula de quelques pas, et plaqua ses mains au sol. Des lianes jaillirent du sol. Il les sentit s'enrouler autour de ses jambes. Les épines des ronces s'enfoncèrent pendant un bref instant. Un jutsu protecteur...Il y avait déjà songer. Il tenta un bref essaie, malaxant son chakra. Il vit du vent se regrouper autour de ses mollets. Mais les lianes fanèrent, aussi rapidement qu'elles étaient apparus. Il entendit la voix un peu faible de Yumee s'excuser:

« Désolée…je ne peux pas… »

Etait-ce une feinte ? En tout cas, la jeune fille sembla se reprendre, et des lianes filèrent a nouveaux vers lui. Mais cette fois, il l'attendait. Le vent se regroupa, en sorte de plaque fine. Les épine n'étaient pas suffisement puissantes pour percer la protection de vent. Il leva les yeux vers la jeune fille. Shindo était a côté d'elle, et pendant quelques secondes, Reicky hésita a lancer son attaque. Il porta finalement ses deux doigts a sa bouche, et cracha deux lames de vents. Une fila a la autour du visage de la jeune fille, l'autre vers ses jambe, dans le but de l'emprisoner. Il toussa violemment. Le bijuu sentait qu'il relâchait son chakra. Il secoua la tête. Il ne devait pas se laisser dominer par le Tanuki. Il ne voulait pas être faible, alors que Yumee portait en elle la même souffrance, voir même pire, vu que Shichibi était le bijuu a 7 queue.
Malgré sa, une pointe d'amertude ressurgit. Yumee avait une présence pour l'accompagner. Il repensa a sa soeur, qui avait toujours cette aigle avec elle....Nast. Il se demanda comment avait-elle trouvé l'animal. A ses pieds, les lianes fanés de la première attaque raté de la jeune fille. D'ou lui venait ce pouvoir ?

Yumee, hésitante, cessa de faire croître les minces ronces qui fonçaient vers Reicky. Elle caressait Shindô, d’une main peu assurée, et se concentrait au maximum sur les sons qui venaient du jeune homme. Aussi réussit-elle à entendre le vent siffler à ses oreilles, lui permettant de comprendre que l’offensive du ninja était basée sur cet élément. Interdite, elle se mit à réfléchir à vive allure, ignorant cette présence douloureuse qui tentait de s’immiscer dans son esprit, qui tentait de mêler son chakra au sien. Elle n’utilisait pas ses ronces comme il le fallait, et ne les utilisait qu’au quart de ses capacités. Elle décida rapidement d’ériger une sorte de dôme végétal tout autour d’elle : levant ses bras sur les côtés, on pouvait voir des ronces sortir de ses manches, naître du sol, s’enlacer en mailles compliquées tout autour d’elle, formant un arc de cercle compact repoussant immédiatement les attaques de Reicky. A l’intérieur de ce dôme improvisé en protection, Yumee porta une main sur le sceau qui lui brûlait la gorge. Elle devait l’affronter, l’affronter… La jeune aveugle ramena ses bras contre elle, faisant faner les ronces qui s’émiettaient autour d’elle. Shindô était derrière elle, devinant ses intentions.

Elle était essoufflée, n’arrivait pas à malaxer son chakra correctement. En voyant sa fatigue croître, elle devina qu’elle utilisait beaucoup trop de chakra, et qu’elle en faisait donc perdre énormément. C’était mauvais, car à ce rythme, ses attaques seraient impuissantes. Elle hésita une nouvelle fois en entendant Reicky tousser beaucoup plus violemment que précédemment. Elle se recula, préparant une nouvelle attaque. Qu’elle devrait improviser. Oui car elle ne connaissait pas vraiment de techniques efficaces. Elle leva ses paumes vers le jeune homme, sachant où il était situé grâce aux sons. Des ronces plus épaisses s’emmêlèrent autour de ses poignets, puis autour de ses doigts. D’un léger bond, l’adolescente se retrouva sur le dos de Shindô, à qui elle ordonna de se mettre à courir en cercle ordonné autour de Reicky. Lorsque l’animal fut en mouvements, elle sauta se retrouva au dessus du ninja. Ses doigts bougèrent, les ronces se dirigèrent vers lui…et elle vit avec distinction sa silhouette, son visage. Le sol sableux, son compagnon qui s’était arrêté. Il lui sembla que les ronces qu’elle faisait naître grossissaient trop, étaient trop lourdes, trop puissantes, qu’elles allaient s’écraser sur le jeune homme avec force. Que son chakra n’était pas le sien. Que son esprit était dirigé par une force qui n’était pas la sienne.

Ses yeux d’ordinaire bleus munis d’un voile opaque étaient devenus noirs, une aura blanchâtre l’entourait, s’émanant de son corps comme de la fumée. L’odeur du sang lui semblait familière, voire même appétissante… La vue de Reicky mettait ses sens en alerte, ce fût d’ailleurs cette vision qui la fit se courber dans les airs, crispant ses mains sur ses yeux. Tout se passa en une fraction de secondes, avant qu’elle ne se laisse tomber vers le sol, se donnant de l’élan pour se laisser choir sur le côté, et non sur Reicky. Elle finit sa chute sur le dos de Shindô, qui s’était posté au bon endroit au bon moment. Il laissa sa jeune maîtresse reprendre ses esprits, agenouillée sur le sol. Celle-ci frottait ses yeux, constatait que le voile avait reprit sa place. Elle se releva difficilement. Shichibi était perspicace, mais il ne l’empêcherait pas de mener sa vie à bien. La jeune ninja prit une position de défense. Malgré cette chute de conscience, elle ne savait pas si ses ronces avaient atteint le jeune homme ou non, et se préparait à se défendre, tant bien que mal.

Reicky vit l'action se dérouler dans un état second. Il malaxait son chakra, trop vite, ses techniques n'étaient pas assez puissante. Et puis cette porte, dans son esprit, au fond de lui même. Derrière se cachait un flot de chakra, si puissant... Cette porte s'entrouvrait. Il voyait les yeux noirs d'Ichibi. Le chakra remonta en lui, en grande quantité. Un sourire démentiel s'étendit sur ses lèvres. Ses yeux grisé se teintèrent en un rouge écarlate. Il vit les ronces arriver vers lui. Un rire, rauque sortit de sa gorge. La protection des vents se recréer, mais cette fois, elle n'était pas en vent, mais en chakra même. D'une couleur jaune/verte, elle repoussa les lianes. Mais en plus de sa, elle s'étendait, soulevant le sable environnant. Le jutsu, a la base de protection, se transformait en des bulles dévastatrices. Les cloques, aux nombres de 6 filaient, cherchant leur adversaire. Reicky attendait, avec ravissement la scène. Il avait soif de sang, il attendait que cette technique qui n'était pas la sienne se finisse. Ce jutsu appartenait a Ichibi. Il consistait a emprisonner l'adversaire dans ces bulles, et enfin l'étouffer. Il vit le jutsu filer vers la jeune fille. Ce fut là qu'il prit conscience qu'il n'était plus lui-même. Ichibi avait presque prit possession de lui. Il se sentit de se détacher de son corps. Avec un regard extérieur, il se vit, un chakra orangé émanant de lui. Des griffes semblait lui poussé a sa main droite. Non... Il devait repoussé ce monstre. La porte était grande ouverte... La douleur lui coupa le souffle, il lui semblait que le sceau allait rompre.

Puis tous s'arrêta. Il était a genoux, le chakra était partie. Des gouttes de sueur perlaient son front. Son sceau saignait. Il vit cette formidable technique se ruer avec une vitesse hors du commun vers la jeune fille. Il ne comprenait pas, il ne comprenait pas... Cette brusque soif de sang, cette accès de puissance. Il vit que les gens autour d'eux c'était arrêtait. certains partaient. Les anciens avaient reconnus le chakra orange d'Ichibi.
Ses genoux tremblaient. Mais il se releva. Maintenant, la technique avait soit atteint Yumee, soit elle l'avait éviter. Mais elle allait riposter. Il se sentit presque vide. Le chakra l'abandonnait. L'état de bonheur, de puissance n'était plus là, il laissait place a la maladie, la peur, la souffrance qu'il épprouvait. Mais il c'était dit d'oublier leur bijuu pour l'entrainement. Vaillement il se remit sur pieds. Il voulait, devait, passer un bon moment, oublier leur rôle.

Yumee entendait l’attaque du jeune homme filer vers elle avec une rapidité effrayante. Elle sentait aussi cette aura différente, cette odeur de sang, cette pulsion meurtrière. Il fallait qu’elle se défende… L’adolescente plaqua ses deux bras devant son visage, elle allait être percutée de plein fouet par cette attaque qui était beaucoup trop rapide pour elle. Et puis…et puis elle vit. La lumière entrait dans ses pupilles noires, y faisait danser des silhouettes, des proies… Une proie. La jeune aveugle se laissa tomber à genoux, les paumes contre le sol. Autour d’elle s’écrasaient les bulles dévastatrices envoyées par le jeune homme. Son cœur battait vite, trop vite. Elle sentait son esprit divaguer, et pourtant, elle luttait. Elle tenta de se redresser, mais une force invisible semblait s’appuyer sur son dos. S’emparait d’elle une sorte de mur bleu et blanc, qui sentait le chakra… Son corps n’était plus sien. Shindô, à côté d’elle, gronda, s’écarta d’elle comme s’il s’agissait d’un ennemi. Yumee leva les yeux, avec difficulté, pour regarder Reicky. Elle le voyait si clairement qu’elle en était émue. Des larmes perlaient au coin de ses yeux : de joie et de souffrance. Elle vit que son tee-shirt portait une tâche rougeâtre…du sang, qui venait sûrement de son sceau. Elle aurait aimé se lever, tout arrêter, aller à ses côtés et le soigner. Et pourtant, ce sang lui donnait des envies meurtrières. Elle avait cette terrible envie de se délecter de sang humain, chaud.

Une queue. Longue, puissante, battait l’air avec force. Yumee ne contrôlait plus qu’un corps étranger au sien. Il lui semblait qu’elle avait prit une demi apparence de blaireau. Que son chakra coulait dans ses veines avec beaucoup trop d’ardeurs. Elle resta accroupie, dans une position animale. Lorsqu’elle creusa les terres de ses ongles, des ronces vinrent naître de ses paumes, épaisses, dont les épines étaient acérées, mêlée à de la roche et à du chakra. Les végétaux foncèrent avec précision vers le jeune homme, visant des points vitaux très importants. Si cela continuait, si il ne bougeait pas, les épines s’engonceraient dans sa chair avec la capacité d’une lame de rasoir sur un fil. Yumee se recula de quelques pas, voulu s’accrocher à l’idée qu’elle était et devait rester aveugle, mais la présence s’immisçait terriblement bien dans son esprit, modifiant son comportement, ses habitudes. Un frisson parcouru son échine. Ses doigts bougeaient tout seuls, contrôlant les ronces qui fonçaient à vive allure vers Reicky…qui lui devait probablement lutter, tout comme elle, contre Ichibi. Ils étaient dans une mauvaise posture, tout les deux. Autour d’eux, on pouvait entendre des cris : les ninjas s’enfuyaient ou les observait avec inquiétude. Shindô s’entreprit à mordre l’adolescente, mais d’un geste fluide, elle le repoussa. Elle hurla, cherchant à reprendre le contrôle de son corps. Son cri se transforma en un cri rauque et animal.

Et la queue demeurait, battant l’air. Bleue et blanche à l’extrémité. Deux canines venaient de compléter sa dentition. Des griffes poussaient, remplaçant ses ongles. Shichibi reprenait forme, profitant de la personne contre qui il avait perdu. Il la ferait souffrir, la ferait combattre contre son gré, lui ferait profiter de sa puissance.

« Je ne veux pas, je ne veux pas, je ne veux pas ! »

« Je ne veux pas, je ne veux pas, je ne veux pas ! »

la voix de yumee, comme une plainte déchirante résonna en Reicky. Ses yeux se fermait de douleur. Il semblait en pleine lutte avec Ichibi. Celui ci ne voulait plus retourner dans sa prison de chair, il voulait sortir de là. Sa vue sembla se régler, et ce qu'il vu l'effraya. Au centre du terrain, Yumee ne contrôlait presque plus son bijuu. Ses yeux noirs le fixait, avec cette expression terrifiante. Tous autour d'elle, flottait le chakra de shichibi. Et une queue battait l'air. Il fallait que Yumee calme son bijuu...Mais elle n'était plus que le corps du bijuu. Ichibi semblait le marteler de coups. Sa vue se floutait, mais il ne devait pas...s'évanouir...Ses paupières étaient lourdes, et pourtant, il bouillonnait. Yumee...Il ne voulait pas, lui non plus, la voir souffrir. Il ne voulait pas qu'elle se réveille, en voyant des cadavres autour d'elle, et en sachant que c'était elle la responsable.Et il ne voulait pas mourir ainsi, la laissant dans cette situation. Mais il était impuissant. La force de son bijuu était largement supérieur a la sienne, même s'il n'avait déclenché qu'une de ses queues. Et il ne pouvait laisser Ichibi sortir de son sceau, sans être sur qu'il ne prenne entièrement possession de lui.
Mais en attendant, il devait régler un autre problème. Des ronces, épaisse et emmêlés, fonçait de nouveau sur lui. Mais le chakra était deux fois plus puissant. Tous ceci était trop rapide, trop fort. Reicky se prit l'attaque de plein fouet. Pendant quelques secondes, il ne ressentit plus rien. Il eut l'impression que le temps c'était stoppé. Il aurait préféré... Une forte douleur dans les côtes le remit a l'heure. Il eut l'impression qu'un couteau c'était enfoncé dans sa cage thoracique. le souffle lui manquait, il suffoquait. Et puis une toutes autres douleurs. Les ronces cisaillait, arrachait sa peau. Ichibi gronda. Il était furieux que le ninja qui le portait soit si faible. Il profita de l'état de faiblesse du jeune homme pour briser la porte. Reicky vit son gémissement de douleur se changer en rugissement de satisfaction. Le chakra l'entoura. Ses blessures disparurent, et cette odeur de sang et de puissance lui monta aux narines. Ha ! Las-bas, c'était cette fille qu'il l'avait blessé. Mais ! Que... Une force, puissante... Ce chakra ! Shichibi !...Il sembla hésiter...Ce bijuu a 7 queue était très puissant, beaucoup plus que lui.
Ce fut l'hésitation qu'il n'aurait pas du commettre. Reicky put chasser le Tanuki de son esprit. Le chakra disparut, la queue qui faisait voler des nuages de sable s'en alla. Le jinchuuriki et le bijuu se délogeait, se chassait, se haïssait. Chaque faiblesse, de l'un et de l'autre, était une faille que son adversaire utilisait. Ils se battaient, chacun pour la liberté. Reicky reprit conscience. Il lui sembla, comme un rêve lointain, que le bijuu avait pris possession de lui. Ces égratignures avaient disparus, mais sa côte était toujours douloureuse. Il vit Yumee, toujours sous l'apparence du bijuu. Il tenta quelque chose, bien qu'il sut que cela serait parfaitement innutile.Il était dans un tel état de faiblesse...

"Yumee...Je crois que...qu'un devrait arreter là."

Yumee luttait contre la force qui voulait à tout prix la contrôler. Elle bataillait intérieurement avec ce démon qui avait déjà prit sa forme, faisant siffler l’air de sa queue, menaçante, puissante, l’un des éléments qui lui amenait de la puissance. Mais ce n’était pas assez…il en voulait plus. La proie qui commencer à giser en face de lui était appétissante. Le sang qui s’échappait de sa cage thoracique lui donnait faim, il voulait se délecter de sa chair. Il voulait sentir sous ses pattes le craquement de ses os, le vider de ses muscles et lécher les os comme une gourmandise… Non ! La jeune ninja voulu plaquer ses mains sur ses oreilles, mais elle restait dans cette position animale, ne pouvant désormais se comporter comme un humain à part entière. La forme dont elle avait prit la forme ne lui convenait pas, elle ne pouvait rien faire avec elle… Elle se recula, griffa le sol, contre son gré, et vit s’ériger autour d’elle des ronces ayant prit la forme de colonnes de bois, munies de dents acérées en roche. Le piège se mit à tournoyer lentement, se dressa dans une position horizontale, et au cri bestial que poussa l’adolescente, se mirent à fuser vers Reicky, dont l’apparence avait changé, l’espace de quelques minutes, laissant à Ichibi le choix de s’échapper. Un combat de Bijuus, ne serait-ce donc pas intéressant… Il mettrait tout en œuvre pour battre la faiblesse de son Jinchuriki, aussi aurait-il probablement la force de pouvoir mettre au tapis son propre possesseur…

Non ! Il ne fallait pas laisser le démon penser à sa place. Yumee, ayant à demi reprit ses esprits, se crispa, provoquant la chute libre de sa précédente attaque. Les ronces s’écroulèrent sur le sol, se cassant et se fanant tout à la fois. Une deuxième queue commençait à se former près de la première. Elle arrivait, bien trop vite. Dans son corps, le chakra n’allait bientôt plus être le sien. Si elle n’arrêtait pas tout de suite de se laisser faire, elle finirait par être dans la peau de Shichibi… Vinrent s’immiscer dans son esprit les paroles de Reicky… Elle frissonna, se crispa encore plus, cherchant la force de pouvoir faire taire le pouvoir maléfique du monstre qui vivait en elle. Bientôt, à force d’hurler, de laisser sa gorge s’abîmer à la tâche difficile de transcrire la souffrance, la deuxième queue cessa de grandir, repoussant la première. Petit à petit, elle reprenait sa forme initiale, reprenait ses esprits. Sa vue se noircissait, elle redevenait aveugle… Elle tomba à genoux, cracha du sang, et sentit ses bras défaillir. Un frisson parcourait son échine, elle ne voulait plus entendre les gémissements de haine qui grondaient dans sa tête, encore, incessamment. Le sceau lui brûlait la gorge, lui rappelant qu’elle aurait encore ce genre de problème. L’adolescente tâta le sol de sa main, perdue. Elle ne voulait plus voir le jeune homme souffrir, l’image du sang qui s’écoulait de son torse lui était terrifiante.

« Reicky… »

«Reicky… »

Il sentit le sol se dérober, il lui semblait qu’autour de lui tout tournait. Sa vue se flouta, et puis il sentit ses genoux et ses paumes de mains bruler. Il était tombé, a genoux contre le sol. Ne pas…s’évanouir… Ichibi sentait que bientôt, peut-être, il pourrait s’échapper.
Aaaah, il sentait sa victoire prête. Il ressentait que les nerfs et la chair qui le retenait se détendait. La même impression qu’avec cet homme, son ancienne prison de chair. Et puis il avait sentis rentrer dans ses poumons l’air frais. Le sang avait agréablement coulé dans ses pattes. Mais cette sensation de plaisir n’avait pas duré. Et le revoilà dans ce gamin faible et vacillant ! Mais il ressortirait bientôt, il sentait le jinchuuriki trembler sous sa puissance. Et si jamais il arrivait à sortir, il paierait pour avoir tenté de contrôler l’infinie puissance d’Ichibi ! Un long rire guttural sortit de la gorge du Tanuki. Il se sentit confiant en ces chances de sortir enfin de là. Malgré sa, il n’abandonna pas ces efforts. Cette porte, qui ne s’ouvrait que quand le garçon était en grande état de faiblesse s’entrouvrirait bientôt. Il frissonna, et repensa a cette aura puissance. Ce bijuu, Shichibi. Il tuerait, avant qu’il ne se réveille, sa jinchuuriki. Car celle-ci avait essayé d’attaquer le garçon. Pas qu’il s’agisse d’un élan protecteur, mais s’il mourrait, le bijuu également. Non mais ! On ne peut attaquer un bijuu sans en payer le prix ! Le tanuki releva la tête. Une sensation étrange. La porte sembla se renforcer. Il poussa un grognement agacé. Ce ne sera pas pour cette fois…
Reicky releva la tête, sortant de cette étrange vision, dans lequel il était dans la peau d’Ichibi. Mais c’était fini… Yumee. Elle avait retrouvé sa forme normale. Un frisson le parcourait. Du sang coulait sur son menton, elle tremblait. Il aurait voulu courir à son secours, mais ces membres étaient immobilisés. De son ventre à ses pieds, la douleur l’avait paralysé. Ses doigts griffèrent la terre. Il rampait, tant bien que mal vers la jeune fille. La terre rentrait sous ses ongles, mais il souriait. Il avait réussis. Il sentit qu’Ichibi abandonnait… pour cette fois . Doucement, mais surement, il arriva à bouger ses orteils. Après quelques longues minutes, il atteignit Yumee. Il parvint à se mettre à genoux. Il la prit délicatement par les épaules, et la fit s’adosser a lui. Son bras passait derrière sa nuque, pour lui soutenir la tête. Il toussa, s’étranglant presque. Mais qu’importe, la douleur, le sang qui coulait dans son dos. Qu’importe son bijuu qui retenterait une attaque. Il était avec Yumee. Le même sentiment serein, qu’il avait éprouvé en allant la voir, l’envahit. Du bout des doigts, il dégagea son visage d’une mèche de cheveux rebelle. Même si son visage était masqué d’un voile de peur, de douleur, même si de la poussière s’étendait sur ses joues rosé, même si du sang coulait de sa bouche, il la trouvait si belle. Il enveloppa sa joue de sa main. Il se pencha vers elle, et doucement, posa ses lèvres sur les siennes.
Un artifice de couleur, de sensation l’envahit. Voila la preuve que ce qu’il ressentait avec Yumee n’était pas pareil que ses conquêtes de vacances. La douleur, la peur qu’il éprouver s’effaça, ses malheurs se stoppèrent. Le temps c’était arrêté pour le jeune homme. Il mit fin au baiser. Il resserra son étreinte, respirant à pleins poumons son parfum. S’il avait pu, il se serait endormi. Mais il se rappela de ses devoirs. Il sentit son estomac se serrer légèrement. Il soupira légèrement.
Il devait profiter de l’instant présent, ne pas se soucier de son avenir, d’Ichibi. Non, rien que son bonheur d’être avec Yumee…

Yumee frissonnait, sentait ses bras trembler tout autant que ses jambes. Les forces l’abandonnaient, et si elle se laissait aller, elle finirait par tomber de fatigue là, au milieu du terrain à demi dévasté. Mais non, elle tenait, se fichant de la douleur qui faisait brûler son sceau, de Shichibi qui tentait une dernière offensive. Il essayait de modifier son chakra, de faire s’émaner son aura tout autour d’elle pour la piéger dans une apparence qui n’était pas la sienne. Il voulait voir ces canines animales faire parti de sa dentition trop humaine, voir ses ongles devenir des griffes pour creuser la terre. Un instant, elle eu l’impression que le démon cherchait à l’effrayer, car maintenant il savait que la seule faille de l’adolescente était la fatigue et la peur. Il le savait…et il reviendrait lorsqu’elle se sentirait peu apte à s’entraîner correctement. C’était si facile, si simple, si…drôle. Un jeu qui l’amusait, lui, blaireau aux sept queues, bien décidé à vouloir que sa Jinchuuriki se batte contre Ichibi. Tout autre Bijuu était un ennemi, et le tanuki avait attenté à la vie de l’adolescente de par ses bulles dévastatrices. Alors… Yumee ferma son esprit à toute tentative d’égarement. Elle appela une seconde fois le jeune homme, voulu ramper également mais ne fit que s’épuiser. La frayeur se lisait sur son visage sali par le sang et par la terre. Sa peau d’ordinaire pâle était bien plus maladive qu’auparavant, fatiguée, aussi.

La jeune kunoichi sentit la présence toute proche de Reicky. Elle sentit qu’il l’amenait contre lui, passait un bras derrière sa nuque pour la maintenir. Elle se laissa aller, ferma les yeux et savoura cet instant, qui valait plus qu’une simple nuit de repos. Et puis, sa main se posa sur sa joue, ses lèvres sur les siennes, dans un baiser qui la fit frissonner tout autant que la première fois. D’étranges sentiments vinrent bousculer son esprit, y faire naître plus de bonheur que d’angoisse. Ils chassaient la présence maléfique du démon, le repoussait dans les entrailles du sceau. Timidement, elle prolongea ce baiser, qui l’apaisait et embaumait son cœur, lui faisant oublier, l’espace de quelques instants, les frayeurs et les souffrances endurées lors de cet entraînement, qui avait été, finalement, beaucoup trop hâtif. L’adolescente finit par baisser la tête, et se laisser aller tout contre le jeune homme. Sa tête posée sur son torse –puisqu’il était plus grand qu’elle-, elle réussit à murmurer quelques mots, en désaccord avec ce qui s’était passé.

« Je le savais…que tu avais les yeux gris… »

Oui, car elle revoyait encore les images de Reicky, son regard douloureux suite à son attaque ou plutôt, l’attaque du bijuu. Lors de leur première rencontre, elle avait émit l’hypothèse qu’il avait les yeux de la couleur de l’argent, et elle ne s’était pas trompée. Puérilement, elle esquissa un sourire presque ravi, se resserrant un peu plus contre lui. Elle ferma les yeux, fatiguée, mais ne s’endormit pas.

«Je le savais…que tu avais les yeux gris… »

Reicky sursauta. Elle l’avait vu ? Comment ? Mais en vérité il le savait. Ses yeux noirs, si haineux qu’il avait vu dans l’espace de quelques secondes étaient ceux du bijuu. Et ce bijuu n’était pas aveugle lui. Elle ferma les yeux, comme pour s’endormir tous contre lui. La, tous s’arrêtait. Il aurait voulu passer toute sa vie, sur ce terrain boueux, même si le sang coulait, il se sentait bien. Il avait enfin l’impression de la protéger. Il enleva le sang de son menton, la terre de ses joues. Ses doigts glissaient sur ses traits, esquivant son nez, sa bouche…Comme la première fois qu’elle avait découvert son visage à travers le toucher. Le soleil se couchait sur Suna, un petit vent frais se leva. Les terrains se vidaient, mais les regards persistaient. Mais il s’en fichait royalement de l’avis de ses ninjas. Il se releva légèrement, pour mieux enlacer la jeune fille, mais ses côtes l’empêchèrent de bouger plus. La douleur revint, comme un couteau qu’on enfonçait dans sa chair. Il plaqua sa main sur sa cage thoracique, comme on essaye de faire disparaître un point de côté. Cette sensation il l’avait déjà ressentit, lors de son combat contre Ichibi. Le sable avait jaillit, et l’avait propulsé contre un arbre. Mais l’équipe médical avait accourus. Et puis, ils avaient découvert le premier mort. Le sang c’était réfugier dans chaque recoin de la terre. L’herbe était devenue écarlate. C’est vraiment a partir de là que le combat à commencer. Qu’ils ont pris compte de l’ampleur de la mission. Que la peur a envahit leur s esprits. Que les stratégies se sont mit en place, qu’on a comprit que la vrai mission était de survivre. Il se demanda ce qu’était devenu les rares survivants du combat. Il était surement traité en héros. Lui n’avait pas eu la chance d’avoir ceci. Personne ne l’attendait chez lui pour le secourir. Il n’avait reçut que les regards, et les chuchotements étouffés.Il regarda Yumee.
Elle avait du s’endormir, son visage n’exprimait qu’une joie puérile. Il lui chuchota a l’oreille :

« Alors tu as vu mon regard amoureux ? »

Yumee sentait ce vent frais et agréable se lever, la bercer un peu plus dans le calme qui commençait à naître en elle, chassant toute trace de peur et de crainte. Les yeux fermés, elle avait l’impression d’être comme toute personne voyante, et de profiter un instant de ce rideau d’obscurité qui pouvait lui faire imaginer toute sorte de choses. Mais ce qu’elle vit ne furent que des images-souvenirs, qu’elle aurait ne pas avoir vu tout en étant contente de les avoir. C’était improbable, mais maintenant elle savait un peu mieux à quoi ressemblait Reicky, même si cette vision arrivait tout droit d’une rétine inconnue à la sienne, appartenant plus précisément à Shichibi. Un frisson la fit frémir, rendant un peu plus douloureux le sceau noirâtre qui imposait toute sa splendeur sur la peau pâle de sa gorge à découvert. Les yeux toujours fermés, la jeune kunoichi aveugle sentit la main du jeune homme courir sur son visage, essuyant le sang qui tâchait son menton, la poussière qui brunissait ses pommettes. Un sentiment affectif vint embaumer son cœur, lorsqu’elle entendit un léger grondement, derrière eux. A en entendre ce timbre, elle su que Shindô faisait fuir les derniers curieux, cachait les deux ninja grâce à son ombre. L’adolescente se resserra un peu plus contre le jeune homme, agrippant sa main sur son tee-shirt avec réconfort.

Et puis elle entendit son cœur battre bien plus vite qu’auparavant, l’espace de quelques secondes il s’emballa. Un symptôme qui en disait long sur la souffrance physique qu’éprouvait Reicky. Elle se souvint avoir vu ses ronces le transpercer au niveau de la cage thoracique, avoir sentit l’aura réparatrice de son propre Bijuu soigner immédiatement cette grave blessure. Elle frémit, se doutant que cette réparation ne devait pas être très bénéfique, surtout si elle s’était passée aussi rapidement. Yumee passa sa main au niveau de l’emplacement de ses côtes, se concentra sur le son que produisait les os, devina qu’il avait au moins une côte cassée. Elle voulu parler, mais la voix du jeune homme vint la rassurer, la bercer et l’amener dans un sentiment de sécurité avec une facilité étonnante. Un léger sourire se mit à grandir sur son visage, ses joues prirent une légère teinte rosée, signe de sa timidité.

« Je pense que oui… »

Elle murmurait également. Lentement, l’adolescente se redressa, déposa un timide baiser à la commissure des lèvres du jeune homme. Elle espérait que ce geste puisse confirmer à quel point ce sentiment était partagé. A quel point il lui était devenu indispensable. Mais elle était toujours inquiète, vis-à-vis de ses côtes et de ses blessures. Son visage prit un air un peu plus coupable.

« Tes côtes…j’ai entendu qu’elles allaient mal, on ne devrait pas aller te soigner… ? »

Les doigts de la jeune fille touchèrent ses côtes. Il sursauta, et eu un mouvement de recul, mais elle avait déjà retiré sa main. Cette douleur n’était pas comparable a celle qu’il ressentait quand Ichibi « attaquait. » Il passa lui-même sa main sur sa cage thoracique. Il n’eu t pas besoin de regarder, pour savoir que c’était enflé. La voix douce de Yumee reprit.

«Je pense que oui… »

Reicky vit avec délice les joues de la jeune fille rougirent, en même temps que lui. Ces paroles lui avait fait oublié sa douleur. Un sourire, incontrôlable s’étendit sur ses lèvres. Yumee s’approcha doucement de lui, et déposa un doux baiser au coin des lèvres. Surpris, il se sentit rougir légèrement.

« Tes côtes…j’ai entendu qu’elles allaient mal, on ne devrait pas aller te
soigner… ? »

Il remarqua immédiatement son air coupable. Il serra légèrement les mâchoires. La douleur ne faisait qu’empirer, et pourtant il ne voulait pas
gâcher ce moment. Il devait surmonter leur bijuu, passé un bon moment. Reicky ferma les yeux, voulant échapper à la douleur, rien qu’un cours instant. Il voulait se montrer fort, protéger Yumee, et pas le contraire. Mais cela ne se calmait pas, au contraire, il avait l’impression que cela empirait. L’air balaya son visage, il baissa les yeux. Quand arrivera t-il enfin a se montrer courageux, protecteur…Il passa sa main dans ses cheveux. Le contact avec la froideur du métal lui remit les idées en place. Il resserra légèrement son étreinte.

« Je…J’aurais préféré finir cette journée avec toi. J’aurais voulu te protéger… On avait dit qu’on surmonterait nos bijuu. On fera mieux la prochaine fois, hein ? J’ai… je vais te raccompagner. La prochaine fois, on fera peut-être quelque de plus…tranquille ? »

Il se redressa, la douleur lui coupa le souffle. Il resta immobile, pendant plusieurs secondes.

Yumee faisait courir ses doigts sur le tee-shirt de Reicky, sans vraiment le toucher, cherchant à sentir – ou plutôt ressentir – la douleur qu’il pouvait éprouver. Lorsqu’elle se concentrait, elle pouvait entendre son cœur battre un peu plus rapidement que d’ordinaire, son sang aller bien plus vite à la rencontre de cette blessure mal soignée. Elle s’en voulait, car tout était de sa faute. Si elle avait eu la chance de pouvoir contrôler Shichibi, de ne pas le laisser prendre le dessus sur ses pensées, elle aurait sûrement pu éviter d’envoyer de si grosses ronces, mêlées de roche, sur lui. Elle aurait pu éviter de lui faire du mal, de le faire souffrir… Désolée, l’adolescente planta ses grands yeux voilés dans le regard de Reicky, cherchant probablement à se faire pardonner. Un air coupable planait de plus en plus sur son visage, et il était évident qu’elle s’en voulait énormément de lui avoir causé du tord… Faire du mal à quelqu’un n’était pour elle que la dernière des ressources à utiliser, elle avait trop respect pour tout le monde. Elle était trop gentille. Son estomac se serra lorsqu’elle entendit les paroles du jeune homme qui resserra son étreinte, lui réchauffant le cœur et lui faisant fermer les yeux.

« Je suis sûre…qu’on arrivera à les surmonter. Ils ne peuvent pas être plus forts que nous deux réunis, n’est-ce pas… ? Ils ne peuvent pas… »

Et puis, il évoqua l’idée de la raccompagner. Mais elle sentit qu’il souffrait lorsqu’il tenta de se redresser, aussi prit-elle l’initiative de l’empêcher de trop remuer. Yumee se retira doucement de leur étreinte, esquissa un vague sourire réconfortant, pour lui assurer que tout allait bien pour elle. Oui, ils feraient quelque chose de plus calme. Elle en était certaine. La fatigue, la peur et les émotions s’étaient emparées d’eux beaucoup trop vite. Ils avaient décidés de s’entraîner beaucoup trop tôt. D’un geste fluide de la main, l’adolescente appela Shindô ; l’animal arriva d’un pas trottant à côté d’eux, avec une insouciance étonnante, comme si rien ne s’était passé. C’était indubitablement un signe qui ne trompait pas : il faisait confiance en Reicky. Il s’allongea à côté d’eux, sur le ventre, de façon à pouvoir accueillir quelqu’un sur son dos.

« Je vais t’emmener dans un endroit où tu pourras être soigné… Parce que je ne pourrais pas supporter de… de te voir souffrir comme ça… »

Ses pommettes rosirent, et elle sourit avec bien plus d’assurance et de sincérité qu’auparavant. Elle espérait qu’il soit d’accord, car d’entre eux deux, c’était lui qui était le plus touché. Yumee ne possédait que des blessures superficielles, et surtout, une lourde fatigue.

« Je suis sûre…qu’on arrivera à les surmonter. Ils ne peuvent pas être plus forts que nous deux réunis, n’est-ce pas… ? Ils ne peuvent pas… »

Reicky voyait dans ses yeux voilé le remord grandir. Il se sentait mal. Etais-ce la douleur ? Il ne voulait pas qu’elle se sente coupable de cette blessure. C’était ce bijuu, qui sommeillait en elle. Comme quand Ichibi avait pris le dessus sur lui. Comme quand il avait ressentit ce besoin de tuer. Comme quand il avait sentit parcourir dans ses veines, ce chakra si différent, si puissant. Son estomac se serra. Il se détestait d’avoir penser à tuer la jeune fille. Bien qu’une part de lui essaye de le convaincre, que ce n’était pas de sa faute, que c’était le bijuu, il se sentait coupable. Et il ne voulait pas que la jeune fille ressente la même chose que lui. Sa blessure n’était du qu’a Shichibi. Il détestait, encore plus le bijuu a 7 queues qu'Ichibi. Il lui en voulait de la faire souffrir, il lui en voulait de lui imposer ses sentiments à la jeune fille. Il voulu lui répondre, mais elle enchaina :

« Je vais t’emmener dans un endroit où tu pourras être soigné…Parce que je ne pourrais pas supporter de…de te voir souffrir comme ça … »

Comme pour répondre a la jeune fille, le grand loup s’approcha d’eux, et se baissa légèrement, comme pour l’inviter à aller sur son dos. Ce geste réchauffa le jeune homme. Il hésita longuement. Se laisser aller, se faire protéger et dorloter
par quelqu’un était tentant. Depuis la mort de sa mère, il n’avait jamais connu une paire de bras près à le protéger. Mais il c’était jurer de protéger la jeune fille, et pas le contraire. Il regarde Shindô. Son pelage blanc semblait doux comme de la soie, et la garçon mourrait d’envie d’y plonger sa main. Il baissa les yeux vers Yumee. Ses yeux n’exprimaient que sincérité et assurance. Elle voulait le protéger. Et, au fond de lui, c’est ce qu’il espérait. Il se redressa lentement. Le loup, allongé, le regardait. Il ne voyait plus dans ses yeux, la méfiance et l’intimidation. Courbé, Reicky s’approcha lentement de lui. La douleur dans ses côtes l’empêchait d’inspirer normalement, sa respiration était sifflante. Il passa lentement sa main dans le pelage du canidé. Il sentait la puissance musculaire de l’animal. Il toussa, le sang coula
de nouveau sur son menton. Il se laissa aller, tentant de s’installer confortablement sur le dos de l’animal. Il se sentait entouré, protéger. Ses yeux le piquaient, il les ferma, l’espace d’un court instant. Mais il ne pouvait se laisser aller totalement. Il tendit le bras, pour atteindre la main de la jeune fille, et dit faiblement :

« Yumee...Shindô...Merci... »

Il ne put rien dire de plus. Il aurait voulu lui dire a quel point elle était importante pour lui, qu’elle ne s’inquiète pas pour sa blessure. Mais le sourire qui illuminait son visage pâle en disait autant. Il ferma les yeux, et seul la douleur l’empêchait de s’endormir. De sa main droite, il tenait fermement, entortiller autour de ses doigts, les poils blancs du loup.

[Suite ici ^.^]

» Entrainement de Tanahi
» Entrainement d'Hakate.