L'Arme de la Lune Noire

Suna, par un après-midi plus chaud que les autres. Alors que personne n'ose s'aventurer dehors, car il y règne une véritable fournaise qui cuit rapidement les imprudents osant encore sortir, on trouve malgré tout sur les routes ensablées un jeune homme en cape noire, avançant à vive allure, se pressant pour aller on ne sait en quel lieux. Tout dans sa démarche indique cependant qu'il ne désire pas s'attarder, non pas pour la chaleur qui s'impose, mais bien pour quelque chose qui lui tient à coeur. Qui est donc ce fou qui ne semble pas affecté par la température pourtant très élevée, même pour un sunite? Sur son vêtement est imprimé l'emblème d'une dague noire. Peu de gens connaissent le Clan à qui l'emblème de la dague est associée. Peu de gens connaissent le Clan Destra, ces assassins émérites extrêmement efficaces en infiltration discrète, et toute opération dans l'ombre consistant à ne pas être repéré. Noirceur, invisibilité, fatalité, trois maîtres mots chez tout enfant de ce clan, qu'on s'efforce de lui faire respecter jusqu'à la fin de sa vie.

Quelques heures auparavant... Gilgamesh était à la bibliothèque. Son temps était libre. Pas de mission a effectuer, pas d'entraînement prévu pour l'instant, ses élèves qui étaient partis de leur côtés. Oui, le Sensei Destra avait enfin pu souffler un peu. Ce n'était d'ailleurs pas pour lui déplaire. Et que faisait Gilgamesh lorsqu'il avait du temps libre? C'est très simple, il s'instruisait. Le Clan Destra aimait bien ouvrir ses enfants, mais il fallait avouer que Gilgamesh était spécial. Un fanatique de la lecture. Parchemins ou livres, rien n'échappait à sa soif de mots noirs d'encre. Depuis l'enfance il lisait inhabituellement. Soma et Mya, ses parents, s'en étaient toutefois accommodés. Après tout, c'était peut-être le signe d'une grande mâturité. D'ailleurs, ça l'était véritablement. Aussi Gilgamesh avait toujours pu lire sans restriction. Même à l'époque où il n'était que jeune Genin maîtrisant à peine le Genjutsu, il lisait lors de son temps libre. Il se souvient encore des fois où, absorbé par ses lectures, il restait des heures durant à la bibliothèque, et lorsqu'il en ressortait, Watari Altaïr, son coéquipier, l'attendait avec un air malicieux et attéré à al fois. Parfois il était même accompagné du troisième membre de leur équipe d'antan, Karage Yumee.

Gilgamesh avait toujours aimé lire donc, et aujourd'hui même, cela ne changeait pas. Mais cette fois, il avait trouvé quelque chose de réellement intéressant. Par pur hasard, il s'était lancé dans un livre appelé "Armes de Légendes et Armes Anciennes." On y parlait brièvement de quelques lames, comme les Sept Epées de Légende de Kiri. On y parlait d'autres armes anciennes aux effets intéressants en combat. Puis Gilgamesh était tombé sur une arme qui l'avait plus intéressée que d'autres. Une Dague, plus exactement. On l'appelait Tsaradegi.

Code:: Tsaradegi est une dague à la lame noire et affilée. Maîtresse de la discrétion, elle tue sans bruit et revient à son possesseur. Sa lame de ténèbres peut parer tout ce qui n'est pas lumière. Surnommée Dague de la Lune Noire en raison de ses utilisations peu recommandables, elle a appartenue à quelques sombres personnages des temps anciens, parmi les plus meurtriers et les plus malsains. Le dernier en date fut Destra Menardi, une ravissante jeune femme ténébreuse et pulpeuse dont la spécialité état de charmer ses ennemis pour mieux les tuer froidement dans un ultime coup sournois. Personne ne sait ce qu'elle devint, ni ce que devint la dague, si elle a bien existée.

Ce simple passage avait suffit à mettre en alerte les sens de Gilgamesh. Une dague capable de silence, de revenir et de protection, c'était déjà intéressant en soit, même pour un arme dont l'existence n'était pas prouvée. Mais la citation d'un des membres de son propre clan avait complètement affolé le Sensei. Cette histoire... il fallait qu'il en aie le coeur net. Il fallait qu'il vérifie. Ce livre avait beau préciser que ce n'était qu'une légende, cela ne pouvait pas être une simple coïncidence. L'emblème de son clan était une dague noire. Il était dit que c'était ce qui représentait le mieux ce clan... mais était-ce la véritable raison? N'était-ce pas plutôt à cause de cette arme, justement? Personne ne savait chez les Destra, c'étaient des secrets anciens tombés dans l'oubli.

Voilà pourquoi un Destra particulièrement dynamique rentrait dans la demeure de son clan, un ensembles de maisons assez fermées, avec peu de fenêtre pour laisser d'énormes zones d'ombres. Les zones d'ombres... des mots-clés chez tout Destra qui se respectait.

"Gilgamesh? Tu n'étais pas à la bibliothèque?
-Si, si, j'en reviens, je dois vérifier quelques informations."

A peine entré que la voix de sa mère lui était parvenue d'une pièce adjacente. Comment avait-elle su que c'était lui? Sûrement au bruits de pas, et la probabilité très inexistante que quelqu'un d'autre qu'un Destra ne passe un jour cette porte. Gilgamesh bifurqua à droite, et avança le long d'un éroit couloir plongé dans l'obscurité, jusqu'à arriver dans une petite pièce haute, dont les murs étaient en réalité des étagères, avec partout des livres et parchemins. Les archives du Clan Destra. Voilà ce qu'il cherchait. Il commença à tourner autour des murs, regardant chaque couverture, chaque sceau de parchemin, cherchant quelque chose de bien précis. Les biographies. Il retira un parchemin avec un grand M dessus et le déroula. Destra, Mataka... Matoli... Mebari... Mecasoli... Medochi... Mejii... Ah, voilà, Menardi.

Code:: Destra Menardi est née à Suna. Elevée comme tout bon destra, elle a cependant quelque peu dévié de la route tracée par le Clan. Pas foncièrement rebelle, mais elle savait que son physique l'avantageait grandement pour séduire un homme et embrouiller ses sens, elle décida de quitter Suna et de tenter sa vie. Il est dit qu'elle fut un temps shinobi de Konoha, mais qu'elle devint malgré tout déserteuse. Mercenaire, on ne connaît pas l'origine de son arme de prédilection, une dague noire aux pouvoirs étranges. Il fut dit qu'elle mourut lors d'une mission où ses charmes n'agirent pas sur sa cible, qui, accusant le coup, la poignarda comme elle s'apprêtait à le faire elle-même. Laissée pour morte, on sait seulement qu'elle eut le temps de se faire construire un caveau grâce à l'argent qu'elle avait gagnée en travaillant pour diverses personnes. On sait donc qu'à sa mort, elle s'enferma elle-même dans son propre tombeau. Mais la localisation du tombeau est inconnue, car les maçons qui ont participé à son élaboration n'ont jamais été revus.

Un tombeau... alors, la Dague serait peut-être dedans. Cependant, la position du tombeau est elle-même inconnue. Comment faire pour la trouver... Gilgamesh resta un instant, pensif, se disant qu'il avait dû rater quelque chose d'important qui peut-être indiquerait la position de ce tombeau. Prit d'un soudain d’un doute, il relut le parchemin qu'il tenait, et constata qu'effectivement, il n'avait pour une fois pas lu jusqu'à la fin.

Code:: Menardi avait comme habitudes enfin de tuer ses cibles en leur laissant le coeur ouvert, comme une signature. Sa phrase fétiche était [i]"Ma demeure spirituelle est la jonction de mes demeures matérielles. Elle perce le coeur des gens."[/i] Cependant, personne ne comprit ce qu'elle voulait dire par là. Le peu de gens qu'elle connaissait ne l'aimaient pas forcément, ce qui explique peut-être qu'elle ne fut pas regrettée, et la position de son caveau perdue.

Gilgamesh resta dubitatif. La Phrase fétiche de Menardi... il était sûr que son secret tenait là-dedans. Mais en ce cas, pourquoi serait-il le premier à le découvrir? D'autres Destra, voir même d'uatres personnes auraient pu partir à la recherche de ce caveau perdu. Pourquoi n'auraient-ils pas réussi? Cependant, il devait en avoir le coeur net. Et d'abord, déchiffrer la phrase énigmatique de Menardi.

C'est ainsi qu'on retrouve notre charmant Gigi-Sensei dans sa chambre, réfléchissant sur son bureau. Sa demeure spirituelle... c'était sûrement son tombeau. Après tout, beaucoup de gens croyaient que la mort n'était que le passage d'une vie matérielle à une vie spirituelle. "Elle perce le coeur des gens". Sûrement cela voulait dire que la Dague de la Lune Noire était avec elle... restait à comprendre pourquoi c'était la jonction de ses deux maisons matérielles. Maisons matérielles... Gilgamesh relut le parchemin attentivement... puis soudain il comprit, et ouvrit un tiroir de son bureau pour en sortir une carte. Il observa attentivement... et comprit l'endroit où devait probablement être le Tombeau de Menardi.

Ses maisons matérielles... c'était le village de son enfance, Suna, et le village d eKonoha, où elle avait travaillé ! La jonction des deux était alors... un petit pays sans nom entre Suna et Konoha. Le caveau était sûrement à proximité... Il n'y avait pas de doute permis dans l'esprit de Gilgamesh. C’était forcément là. Aussi médita-t-il un moment, puis pris la décision. Il partirait le lendemain.

"Et tu vas où comme ça?
-Chercher un artéfact familial.
-Tu m’impressionnes, mon fils. Si tu commences déjà à me surpasser en cherchant une arme de notre clan dont je ne soupçonnait même pas l’existence… Tu deviendras quelqu’un de doué, Gilgamesh. J'en suis certain.
-Merci Père.
-Tu as emporté tout ton équipement?
-Je pense avoir tout le nécessaire, Père. Même si ce n’est qu’un tombeau, on n’est jamais trop méfiant.
-Exactement.
-C’est-ce que vous m’avez toujours enseigné.
-Vrai. Bien, je dirais que pour les missions et entraînements, tu n’es pas là pour le moment, mais parti en mission pour le Clan… Je te souhaite de trouver Tsaradegi. C’est une des rares choses que je ne peux te transmettre. Porte toi bien pendant le voyage."

C’est ainsi que Gilgamesh parti du village de Suna, avec son petit équipement. Il était élégant, dans sa tenue noire frappée du blason des Destra. Il se mit à marcher en direction de l’Est, errant dans le désert ensablé, pendant deux jours. Il essuya notamment une tempête de sable, mais tous les shinobis de Suna étaient habitués à ces petits désagréments lors de leurs voyages, tout était prévu et planifié. Gilgamesh s’était mis à l’abri dans une anfractuosité rocheuse. Puis enfin il arriva à la frontière du désert, là où commençait une épaisse forêt vierge. Vérifiant une dernière fois ses provisions et regardant brièvement la carte qu’il avait sur lui, Gilgamesh sortit du territoire de Suna, et s’y engouffra.

Pendant une journée entière, il évolua, s’arrêtant de temps en temps pour monter au sommet d’un arbre et vérifier sa position par rapport à son environnement. Des fois il s’arrêtait également pour manger, aux heures des repas, bien entendu (on ne mange pas entre les repas !) mais pendant une journée entière, il évolua sans rien trouver. Seulement, le soir venu…

Gilgamesh s’arrêta. Il venait de repérer de la fumée dans le ciel, une fumée noirâtre. Grimpant au sommet de son arbre, il ne put véritablement constater ce qui provoquait cette fumée. Il ne pouvait que voir la direction, car la fumée provenait du milieu de la forêt. Pourquoi entre ces arbres plus qu’entre les autres? Sûrement un phénomène humain. Gilgamesh se mit alors à évoluer très précautionneusement dans cette direction, réduisant de moitié le bruit qu’il faisait lorsqu’il se déplaçait. Il continua pendant quelques minutes, lorsqu’une odeur de brûlé lui parvint aux narines. Cela devait être un feu de camp. Gilgamesh s’arrêta alors, sortant un kunaï. Il devait se préparer à rencontrer des adversaires, même s’il était peu probables que c’en soient réellement. Ce fut à ce moment qu’il commença à exploiter les talents de son Clan. Il s’approcha en faisant le moins de bruit possible. Dans un lieu aussi vaste qu’une forêt, avec son ambiance étrangement mêlée de bruits de feuilles et de petits cris d’naimaux, autant dire qu’il était complètement inaudible. Il s’avança, tel une ombre, jusqu’à parvenir à une vingtaine de mètres du lieu d’émission de la fumée (aussi bien en différence de position comme d’altitude.). Là, il observa. Un homme était seul, devant ce qui était un simple feu de bois. Gilgamesh resta là quelques secondes… avant de se prendre un coup très déplaisant dans la nuque.

Il chuta alors irrémédiablement, quoique ralentit par les différents branchages de l’arbre. Mais cela ne l’empêcha pas de tomber lourdement sur le sol dans un bruit sourd. Lorsqu’il se releva, il sentit e contact froid du métal tranchant contre sa gorge, et l’enserrement d’un bras qui lui tenait la cage thoracique. Il se dégagea habilement en appliquant sa jambe contre celle de son adversaire de manière à ce qu’il tombe, puis pointa son kunaï devant l’homme qui se relevait rapidement. Il n’avait pas grand-chose de spécial, sinon un air mauvais. Un craquement de bois derrière lui indiqua que l’homme devant le feu de camp n’était plus devant le feu, justement.

"Tiens tiens, qu’avons-nous là, un invité surprise.
-Qui êtes vous et que me voulez-vous?
-Nous te retournons la question, bel encapé. Eyh, Fukamaru, regarde ce symbole… une dague noire…
-C’est… un Destra?
-Ouaip, on dirait bien. Il doit sûrement être à la recherche de la dague lui aussi.
-Comment cela se fait que des gens comme vous connaissent son existence et sa position?
-Simple, cette chère Menardi devait un paquet de fric à notre clan. On ne vous a pas embêté avec cette très vieille dette… Mais on compte quand même se servir de la dague.
-Vous comptez la revendre?
-Ouaip. Aucune utilité pour des shinobis comme nous, elle est inintéressante en combat, mais une dague comme ça, ça doit peser cher en ryos…
-Vous êtes des pilleurs de tombe quoi. Cette dague ne vous revient pas de droit.
-Ouais, mais si tu tiens tant à revendiquer ton droit de succession… On peut s’arranger. Ta vie contre la dague, ahah."

Cette dernière phrase fit "tilt" dans la tête de Gilgamesh qui comprit très rapidement que son ennemi aller passer à l’acte.

"Katon, Ryuk…
- FUUTON, DAITOPPA !"

Un souffle s’abattit alors sur le dénommé Fukamaru qui ploya sous le vent. La Technique de la Grande Percée n’avait pas un but agressif, mais protectionniste : il rendait Fukamaru incapable de lancer sa technique. En même temps, Gilgamesh envoya une boule poudreuse sur l’home derrière lui : dans un petit « pouf », de la fumée se répandit partout, surtout sur son visage. Ces quelques instants de répit étaient nécessaires à Gilgamesh pour s’éclipser discrètement. Il était déjà loin lorsque les deux hommes sortirent de leur état.

* Bon sang, faudra que je fasse gaffe avec ces deux là… Je sais pas de quoi ils sont capables. Et pourquoi ils portent pas de bandeau… Bon, je crois que demain matin, je trouverais le tombeau de Menardi. *

Gilgamesh se remit donc en route dans la direction qui était la sienne il y avait encore quelques instants. Mais cette nouvelle donnée était à prendre en compte avec précaution. Les deux hommes étaient des shinobis - d’un niveau pas forcément excellent vu qu’il avait réussi à s’échapper, cependant la technique que s’apprêtait à lancer Fukamaru semblait d’un assez bon niveau. Des shinobis qui s’intéressaient à cette mystérieuse dague pour son pesant d’argent et rien d’autre. Alors que dans l’esprit du Sensei de Suna, cela avait quasiment une valeur sentimentale. Après tout, cette arme avait appartenue à un de ses ancêtres. C’était même étonnant qu’aucun Destra n’avait enté de la chercher avant cela… mais il était peut-être quelqu’un qui lisait trop, après tout il l’avait trouvé par hasard, en faisant concorder deux écrits d’archives. Autrement dit, ce n’était pas la lecture du premier imbécile venu..

Gilgamesh trouva alors un tronc d’arbre dans lequel un renforcement était comme creusé. Voilà la cachette idéale qu’il avait prévu. Enfin, idéale était quand même un grand mot. Il sortit un tissu de camouflage, au motif boisé. Certes, de près, l’écorce du tissu était clairement différente de celle véritable de l’arbre, les positions n’étaient pas les mêmes. Cependant, de loin, on ne remarquait rien et c’était cela que Gilgamesh cherchait. De toute façon pour dormir, il n’avait pas mieux…

Le matin s’était levé, et Gilgamesh, dès l’aube, s’était remis en route. Le caveau ne devait plus être loin maintenant. Il suivait la ligne droite directe Suna/Konoha, ce que peu faisaient car elle passait par ce pays inconnu. Il était presque au centre des deux nations… Sortant sa gourde pour boire un coup en plein déplacement, il s’arrêta soudainement. Il était enfin arrivé.

Devant lui, une petite clairière libérée de tout arbre. Au milieu de cette petite clairière, une pierre tombale. Gilgamesh, après avoir rangé sa gourde et jeté un rapide coup d’œil, sauta dans la clairière, et s’avança à pas lents vers la pierre tombale. Il y avait quelque chose de bizarre dans cette clairière… Quelque chose qui ne collait pas. Gilgamesh s’arrêta à quelques mètres de la pierre, analysant l’environnement dans son moindre détail. Et soudain ce quelque chose le frappa. Dans la clairière, il n’y avait aucun bruit. La forêt regorgeait du bruit du vent, du bruissement des feuilles, du craquement des arbres et des cris des bêtes. Mais dans la clairière régnait un silence le plus absolu… seuls les pas de Gilgamesh dans l’herbe du sol venait troubler ce silence perturbant. Tous ses sens en alerte, Gilgamesh avança prudemment jusqu’à la pierre. Arrivée à celle-ci, il l’effleura avec un kunaï fraîchement sorti, histoire de vérifier si celle-ci n’était pas piégée. Après tout, Menardi était une Destra. Il fallait faire très attention.

Mais rien ne se produisit. Pas forcément rassuré et apaisé pour autant, Gilgamesh lu les inscriptions sur la pierre. Etrangement, " Destra Menardi " n’y était pas gravé. A la place, une nouvelle phrase énigmatique :

Code:: "Celui qui cherche l’accès doit toucher la vérité."

Toucher la vérité? Qu’est-ce que cela voulait dire? Gilgamesh relut plusieurs fois l’inscription, remarquant alors que les mots n’étaient pas gravés dans la pierre, mais en relief sur celle-ci. Dans une idée saugrenue, il appuya alors sa main sur le mot "vérité" de la pierre. L’effet fut instantané : celui-ci s’enfonça dans le marbre, puis fut suivi d’un déclic. Enfin, la pierre s’ébranla (alors qu’au déclic, Gilgamesh avait déjà bondit en arrière, préparé à toute attaque) et pivota pour laisser accès à… un escalier qui s’enfonçait dans les profondeurs obscures du sol. Gilgamesh déglutit, puis s’y engouffra.

L’escalier s’arrêtait une dizaine de mètres plus bas, dans une grande salle taillée dans le sol même. Deux mètres cinquante de hauteur, pour quatre de largeur, et une bonne dizaine de longueur. Gilgamesh remarqua que peu de lumière filtrait ici. Le premier tiers de salle était dans la lumière par un jeu de petits trous au plafond, le troisième tiers au fond de la salle l’était également. Mais pour une raison obscure, le second tiers, donc le milieu de la salle, était plongé dans l’obscurité la plus totale. Sur les murs, une décoration des plus glauques : des squelettes cloués. *Sûrement les malheureux constructeurs de ce caveau* , songea Gilgamesh. *Après tout, peut-être que si la position était introuvable, c’était bien parce que Menardi voulait brouiller les pistes en faisant en sorte que même les constructeurs ne révèlent pas sa position…*

Gilgamesh avança alors avec prudence jusqu’à environ un mètre cinquante de la zone complètement obscure. Un nouveau squelette reposait, mais cette fois, c’était au milieu de la zone. Un homme peu habitué à l’obscurité ne l’aurait sûrement pas aperçu, mais les Destra étaient plus habitués à travailler dans le noir. Sur la gauche, une inscription sur le mur :

Code:

" Pour passer, montre que tu es digne de ton enseignement. "

Gilgamesh resta songeur un instant… avant de décréter que là où la pièce était plongée dans l’obscurité, elle était piégée. Pour vérifier ça, il envoya un kunaï sur le sol ténébreux. Aussitôt, des bruits métalliques jaillirent un peu partout, résonnant avec force dans le tombeau calme. Gilgamesh comprit… il fallait passer en évitant des kunaïs, sans s’aider de ses yeux. Cela semblait évident maintenant. Le squelette avait sûrement appartenu à un pauvre homme qui n’avait pas réussi à passer… Mais Gilgamesh s’entraînait souvent à esquiver les kunaïs grâce à leur seuls bruits de déplacement. C’était même un enseignement apprécié dans le Clan. Et maintenant, il fallait s’en montrer digne.

Aussi Gilgamesh, respirant profondément un bon coup avant, s’avança. Calmement, sans courir. A peine fut-il entré dans le noir que les kunaïs jaillirent des murs. Il se rappela les entraînements passés… les sifflement indiquaient la position du kunaï et son angle d’arrivée. Un art très délicat, mais possible. Gilgamesh adopta alors le rythme suivant : un kunaï évité, un pas, un kunaï esquivé, un pied en avant… Il évoluait dans une sorte de danse au ralentit, se cabrant pour éviter le métal perçant, bougeant avec grâce, c’ené tait presque dommage que dans le noir profond du caveau, personne ne l’observait. Puis, lorsqu’il fut presque arrivé de l’autre côté, il fit un faux-mouvement, et un kunaï se ficha alors dans son épaule droite.

" Aïe ! "

Sortant de la zone d’ombre, il ôta le kunaï de son épaule désormais saignante. Bah, il ferait avec. De toute façon, il n’avait pas le choix. Maintenant, il était arrivé devant le mur du fond du tombeau. Une énième énigme. Sur le mur, un renforcement de la forme d’une main était creusé. Au-dessus était gravé :

Code:: " Seul un Destra pourra hériter de la dague. "

Gilgamesh s’approcha du mur. Il semblait fragile. Comme s’il était sur le point de s’écrouler. Pourtant, il tenait, ce qui était presque inconcevable vu l’état du mur. Il observa le mur, puis ressentit en son intérieure une dose de chakra. Comment avait-on fait pour injecter du chakra dans un mur? Le sunite n’en savait rien, mais une chose était sûre, c’est que le mur ne pouvait du coup pas vraiment être démoli, sauf grâce à un ninjas puissant. Le problème étant qu’il était probable que cela fasse s’effondrer le tombeau entier. Gilgy observa la forme de la main, avant de placer tout naturellement la sienne. Peut-être que le chakra reconnaîtrait le chakra d’un authentique destra. Sa main épousait les formes du renfoncement, cependant, rien ne se produisit. Il retira la main, dubitatif, avant de sourire. Pour faire s’effondrer le mur sans faire s’effondrer le tombeau, il fallait le vider de son chakra… et c’était là une des techniques liée au pouvoir héréditaire du clan.

" Sei Kotoba no Jutsu ! "

Le mot " interdit " en chakra bleuté se forma alors sur la paume de Gilgamesh, qu’il appliqua fermement dans le renfoncement, avant de la retirer. Le mot formé de chakra était resté comme imprimer dans le mur, qui commença alors à se vider lentement de son chakra… et une fois que celà fut fait, le mur s’effrita doucement, créant une ouverture sur un couloir obscur, et étroit, mais plutôt long, dans lequel le Sensei s’engagea.

Au bout du couloir, après une trentaine de mètres, il arriva dans une simple salle. Un cercueil était posé, sûrement celui de Menardi. A côté, sur un autel, une petite dague noire…

*Tsaradegi !*

L'Arme de la Lune Noire Dague2lm0

Gilgamesh s’approcha de la Dague de la Lune Noire. Elle était là, l’attendant de sa lame froide. Quelque chose d’inquiétant semblait s’en dégager. A côté, la dernière gravure de Menardi, dans l’autel-même.

Code:: "Bravo à toi, qui a réussi à trouver mon bien le plus précieux. Tsaradegi est une dague spéciale qui te protégera de n’importe quel coup, et fendra l’air sans un bruit pour mieux tuer discrètement. Pour te l’approprier, tu dois passer un pacte de sang avec elle, comme pour n’importe quel Kuchyose. Elle te sera alors fidèle jusqu’à ta mort. "

Un pacte de sang, comme pour les invocations? Gilgamesh se saisit de la dague. Son contact était incroyablement gelé, et un frisson parcouru le sunite. Comme si la dague était composée de ténèbres pures, elle dégageait une impression maléfique. Il l’observa attentivement, puis, sur la poignée, à la teinte argentée, il appliqua un peu de son sang, prélevé sur son épaule, et écrivit son nom. Après quelques instants, le sang brilla noir, avant de disparaître, comme absorbé par la dague elle-même. Tsaradegi était désormais officiellement à lui.

" Magnifique, Magnifique ! Merci, Destra, de nous avoir ouvert la dernière partie du caveau. "

Lorsque Gilgamesh se retourna, il se prit un coup de poing dans la mâchoire et tomba à terre, lâchant la dague, qui fut alors récupérée par l’associé de Fukamaru. Crachant son sang, Gilgamesh sentit qu’on le tirait par les cheveux pour lever sa tête, et cela le faisait bien évidemment souffrir, car Fukamaru n’y allait pas de main morte.

" Alors comme ça, il fallait véritablement être un Destra pour passer. Bien, bien, maintenant que tu nous as gentiment ouvert les portes, on prend la dague. Et toi, on te laisse là.
-OUFFF "

Gilgamesh reçu un coup de genou dans le ventre, ce qui lui coupa le souffle sur le coup, et le laissa à terre.

" Vite, Fukamaru, partons avant que ses forces ne le reprennent, il pourrait être véritablement dangereux s’il est bien un descendant de Menardi. Pour la dague, on fait 50/50 comme on a dit, hein?
-Ouais… ouais. On fera… "

Bien que Gilgamesh respirait avec d’énormes difficulté, il connota le ton de Fukamaru, qui montrait clairement qu’il n’avait pas l’intention de partager. Cependant l’autre ne nota rien, trop distrait par la pensée émue de l’argent qui vient facilement. Ils se mirent à courir dans le couloir, laissant Gilgamesh seul avec le cercueil de son ancêtre. Pourquoi tant de haine… en être arrivé là et se faire bêtement voler la dague par la violence… C’était pitoyable.

Un bruit métallique suivit d’un grand cri, au loin, le tira de cette pensée morose. Avec beaucoup de difficulté, Gilgamesh se leva et se traîna le long du couloir obscur sur la trentaine de mètres. Arrivé au bout, il constata que dans la partie obscure de la salle d’entrée, le cadavre du complice de Fukamaru reposait, aussi couverts de kunaïs qu’un porc-épic. Tout semblait montrer que Fukamaru avait prit son complice par surprise. Mais Destra se demandait, comment allait-il passer alors qu’il n’avait plus la force de faire de grands mouvements d’esquive? Tant pis, il n’y avait pas trente solutions. Il se mit à courir et avança, sans se soucier des quelques kunaïs qui se plantèrent dans son dos et son bras. Puis finalement, il atteint la sortie du tombeau, et péniblement, se remit en route vers Suna.

Déçu, tel était l’état d’esprit de Gilgamesh. Il ne se préoccupait pas des blessures qu’il avait enduré. Seule la perte de sa dague l’importait. Certes, il ne connaissait l’existence de la dague que depuis peu, mais c’était comme un trésor de famille qui venait de lui être dérobé. Un belle dague noire, qu’il avait marqué de son sang… comme… une invocation? Prit d’un doute, Gilgamesh s’arrêta, et devint plus attentif. Il sentait la dague qui s’éloignait vers le nord… Il envoya alors une très légère quantité de chakra. Presque aussitôt, la dague se matérialisa dans sa main. Après tout s’était vrai. Elle était marqué de son sang, et fidèle jusqu’à la mort de son propriétaire… la Dague de la Lune Noire, Tsaradegi, était maintenant sienne…

» Sous un clair de lune