Après un combat trop sérieux... [Pv]

[Suite de ce rp]

Yumee souriait au jeune homme, avec simplicité, pour l’inciter à lui faire confiance. Elle l’aida à prendre une position confortable sur le dos de Shindô qui se redressa immédiatement, avec une délicatesse impressionnante. Il n’était pas gêné d’avoir cette présence sur lui, ne rechignait pas et ne montrait plus un seul signe de méfiance. Il avait comprit l’attachement que portait l’adolescente à Reicky, et ne s’y opposait plus. Et puis, il avait su le comprendre, lire en lui comme dans un livre ouvert, ressentir ses émotions vis-à-vis de l’aveugle. Il n’était plus méfiant, il se sentait même prêt à le protéger. Elle passa sa main dans le pelage de son compagnon, le remerciant de cette simple attention. On pouvait toujours lire le regret sur son visage, mais son regard exprimait de la gratitude. Reicky n’avait pas l’air de lui en vouloir…elle l’entendait aux battements de son cœur, à sa voix. Celle qu’elle avait entendue lors de leur première rencontre. Celle sur qui elle se basait pour le comprendre, pour détecter ses peurs, sa jovialité, ou même ses mensonges. Elle esquissa un large sourire, leva la main pour la poser sur celle du jeune homme, avec réconfort. Elle tremblait toujours un peu, mais cela n’était dû qu’à la fatigue.

« C’est rien, je suppose que c’est normal après tout ce que tu m’a apporté… Repose-toi, tu peux faire confiance à Shindô, il ne te laissera pas tomber. »

Yumee se mit en route, gardant sa main posée sur celle du jeune homme. Autour d’eux, les terrains s’étaient vidés, personne n’était resté près de ces deux monstres en combat. La rumeur qui prétendait que le village possédait désormais deux jinchuuriki se voyait vérifiée par le simple rapport de ces gamins à la fois curieux et effrayés par leur simple présence. Elle prit un chemin qui lui était familier, en direction de l’hôpital. Celui-ci n’était pas très loin, mais il fallait quand même arpenter les rues, surtout les plus calmes, pour ne pas attirer les regards. La jeune aveugle savait où elle allait, mais parfois ses genoux fléchissaient, et elle se rattrapait à son compagnon pour éviter de tomber. Sa tête s’embrumait, ses muscles lui étaient douloureux. Elle était épuisée. Mais il ne fallait pas qu’elle s’évanouisse, il fallait qu’elle aide Reicky…qu’elle le protège à son tour. Ils arrivèrent bientôt devant le bâtiment. Yumee pénétra seule dans le hall, réclama des médecins rapidement. Car sur le dos de Shindô, elle ignorait si Reicky dormait, mais elle savait que la fièvre était montée très vite. Ce fût au moment où elle le vit dans les mains des médecins qu’elle perdit connaissance.

Elle se réveilla allongée dans un lit, emmitouflée dans des draps. Ses bras étaient bandés, elle se sentait beaucoup mieux. La nuit était tombée, le ciel était piqueté d’étoiles lumineuses. Elle avait dû dormir peu longtemps. Elle se redressa rapidement, bien qu’encore ankylosée, et chercha la présence de Reicky, qu’elle trouva proche d’elle, dans un lit tout proche du sien. Elle sourit, déjà plus rassurée. Dehors, à la fenêtre, Shindô dormait, restant toutefois aux aguets.

Reicky se laissait allez sur le dos du loup. Il sentit du bout des doigts le contact avec la main de la jeune fille. Une voix, lointaine se fit entendre, et vint le rassurer

«C’est rien, je suppose que c’est normal après tout ce que tu m’a apporté… Repose-toi, tu peux faire confiance à Shindô, il ne te laissera pas tomber.»

Il sentit l’animal marcher. Ses pas étaient lents, souple. Le contact doux du poil blanc contre sa joue, cramponner fermement a lui. Ses yeux s’ouvraient, mais il ne voyait que les rues, floues. Il sentait toujours la présence rassurante de la jeune fille. A son tour, d’être réchauffer par la
chaleur animal,a son tour de ne plus voir,a son tour de sentir dans sa main, celle de Yumee. Le trajet, pourtant court lui parut interminable. Il luttait pour ne pas s’évanouir, cela aurait pu lui être fatal. Puis il sentit l’odeur, si désagréable des hôpitaux. Il entendit des voix, et puis des mains puissantes le porter, et l’allonger sur un brancard. Il parcouru des couloirs, entendant les médecins parler, sans comprendre le sens. On l’allongea sur une table, ou une forte lumière l’aveugla. Pendant le passage d’un lit a l’autre, il sentit son tee-shirt glisser légèrement. Le médecin dut sentir sa peau bruler par le sceau. Se distinguant de tous les autres, il entendit nettement le mot « jinchuuriki ». Il appela des médecins ninja. Il entendit les pas sur le carrelage, et puis plus rien. Juste une immense douleur a son sceau.
Quand il se réveillait, on lui avait mis un pyjama bleu de l’hôpital, dans des draps bordé très serré. Il dégagea ses couvertures, et vit un bandage, qui entourait ses côtes, et son dos. Le sceau brulait moins. Comment le garçon avait-il fait pour dormir sans que le bijuu se réveille ? Il voulu se relever, mais la fièvre n’était pas encore retombé, et il se laissa retomber dans son oreiller. La chambre, où le blanc trônait, avait une belle vue sur
la ville de Suna. On voyait les terrains d’entrainements, les maisons, au bord du désert. C’est là qu’il remarqua Yumee. Elle était déjà réveillée, son visage était moins pâle, et un sourire l’illuminait.

« Merci Yumee…Merci beaucoup »

Sa voix était rocailleuse, éraillé. Ses mots bloquaient dans sa gorge. Il s’en voulait de ne pas l’avoir accompagné lui, a l’hôpital, et pas le contraire. Mais il lui en était si reconnaissant. Un médecin, surement celui qu’il l’avait opéré entra. Il sourit a ses deux patients, et dit d’une voix douce :

« Alors, rétablie ? Vous aviez deux côtes cassés jeune homme. Vous resterez deux jours ici. »

Il s’interrompit, un peu gêner.

« Nous…nous avons appliquez a votre sceau un jutsu qui consiste à permettre au jinchuuriki de se reposer. Vous ne pourrez dormir que quelques heures, mais ce sera déjà sa. »

Dormir ! Il pouvait dormir ! En guise de merci, il adressa au médecin un sourire reconnaissant. Il attendit le verdict, pour Yumee.

Yumee triturait le bord de son drap avec anxiété. Elle observait Reicky, sans vraiment le voir, mais le devinant allongé, probablement endormi étant donné sa lente respiration. Il était paisible, semblait ne plus souffrir comme avant. Elle sentait que la fièvre baissait mais stagnait encore un peu. Elle sourit de nouveau : à ce rythme-là, il serait bientôt guéri. Et puis il finit par se réveiller, se démêler de ses draps, tenter de se redresser et finalement retomber sur son oreiller. Des gestes vains qui devaient tout de même le faire souffrir et l’épuiser bien plus que normalement. Elle aurait aimé pouvoir le voir, mais avec un instinct étonnant, elle réussi à planter ses yeux voilés dans son propre regard. Elle souriait, se voulait réconfortante. Il la remerciait encore. Avec cette voix sincère qu’elle appréciait à celle qu’il avait utilisé une fois, celle qui inspirait le mensonge. Si elle avait pu, elle se serait levée et assise à ses côtés, mais ses jambes refusaient de bouger : Yumee ne s’était pas assez reposée. Les contusions qui marquaient ses bras ne lui étaient plus tellement douloureuses, elle y était habituée. De par son regard, l’adolescente voulu témoigner de sa joie à Reicky. Au même moment, un médecin entra dans la pièce, opposa son diagnostic au jeune ninja. Yumee l’écouta sagement, et se rendit compte, au fur et à mesure de ses paroles, qu’elle était également vêtue d’un pyjama bleu, et que sa gorge était visible de tous. Sa gorge, et son sceau.

Gênée, elle ne bougea pas, stoïque. Elle était tout de même contente que Reicky aille bien, que les médecins aient pu remédier à un gros problème concernant son Bijuu. Deux jours ici, c’était convenable, voir très peu. L’adolescente lui sourit, heureuse de ne pas avoir causé plus de dégâts… Elle restait quand même interdite, s’en voulant énormément de ne pas avoir réussi à garder en elle la force de Shichibi. Le médecin se tourna vers elle. Elle baissa les yeux : il faisait parti des hommes qui l’avait soignée étant jeune. Elle avait reconnu sa voix. Mais cela faisait longtemps, il n’avait sûrement pas dû la reconnaître. Et puis ici, elle connaissait beaucoup de médecins, pour être passée de mains en mains, de soins en soins.

« Quant à vous mademoiselle, il serait plus convenable de passer nous voir lorsque votre cicatrice est douloureuse. Je vous ai préparé un médicament à prendre à chaque fois que vous avez mal. »

Elle rougit, les yeux toujours baissés. Il parlait sans aucun doute de l’emblème qui dominait dans son dos. Le médecin reprit la parole, avec cette même gêne qu’elle avait entendu lorsqu’il avait évoqué le sceau de Reicky.

« Vous avez besoin de repos, deux jours également vous seront nécessaires. Votre sceau est très mal placé, mais nous ne pouvons rien y faire. Dans quelques jours il sera devenu invisible, vous pourrez vous entraîner sans vous cacher. Bien sur ce, je repasserais vous voir demain dans la journée. »

Le médecin leur sourit, et s’éclipsa. Yumee resta quelques instants muette, et finit par regarder le jeune homme, avec un sourire indétrônable.

« Heureusement que ce n'est que ça, ça aurait pu être plus grave... Je suis contente que tu ailles mieux ! »

Reicky écouta, anxieux, le verdict du médecin. Ils allaient rester deux jours dans ce lieu glauque… Il détestait les hôpitaux. Des souvenirs de morts le hantaient, celle de cette mission. Il frissonna, comme s’il s’attendait à ressentir Ichibi l’attaquer. Mais le bijuu semblait s’être endormis. Curieuse sensation, que de se sentir libre. Il s’étira lentement. Ses muscles engourdis le picotaient agréablement. Depuis combien de temps n’avait-il pas dormit ? Cela devait faire au moins deux semaines qu’il était rentré de sa mission. Que le temps passait vite… Il avait l’impression que ce combat c’était passer la veille. Ses bandages le serraient, il avait envie de les ôter, pour voir ce nouveau sceau. Il passa sa main sur ses bandages. Il entendit la porte qui se referma, se fermant sur le médecin. Il baissa les yeux.
Il repensa à cette organisation. La lune rouge. Les rumeurs enflaient à Suna. On parlait déjà d’un groupe composer des meilleurs déserteurs des pays ninja. Ils auraient pour but de rassembler les bijuus. Dans quel but ? Il ne le savait pas, mais il savait par contre que l’extraction d’un bijuu tuait le jinchuuriki. Une fatigue
s’abattit sur lui. Une tristesse, de la lassitude. La voix de Yumee reprit, le coupant dans ses pensées sombres.
« Heureusement que ce n'est que ça, ça aurait pu être plus grave... Je suis contente que tu ailles mieux ! »

Reicky se retourna vers la jeune fille. Oui, il devrait être content, que lui et Yumee soit en bonne santé. Mais il avait peur. Oui, il craignait son bijuu, il craignait le lendemain, et cette organisation. Il tenta un faible sourire. Il dégagea de ses draps son bras. Il le tendit, faiblement vers Yumee. Il caressa sa chevelure brune. Ses yeux verts l’apaisaient. Mais revins l’angoisse. Il ne voulait pas la laisser. Il ne voulait pas l’exposer à ces dangers. Son sourire se perdit, il baissa les yeux. Son geste s’arrêta. Son souffle était court, il recommença a tousser. Le sang coula. Comment se faisait-il ? Il devait être soigné ! La douleur s’arrêta, aussi rapidement qu’elle était arrivé, ne laissant dans le jeune homme que la peur dévorante.

"Oui... Sa aurait pu être pire....On battra nos bijuu. On y arrivera...."

Il tenta de dire autre chose, mais ferma les yeux.

Yumee souriait toujours, avec cette efficacité inébranlable. Elle semblait heureuse, soulagée, malgré les évènements. Elle ne parlait pas, laissait son regard exprimer tout son bonheur. Sous l’effet des attaques de Shichibi, l’adolescente savait qu’elle aurait très bien pu tuer Reicky avec une technique qui n’était pas la sienne… Elle savait désormais que ses ronces devenaient une arme redoutable, surtout si elles se mêlaient à la roche et à la terre. Le Bijuus profitait de son pouvoir héréditaire, s’en servait en échange d’une chose essentielle : lui redonner la vue. L’adolescente passa une main sur ses tempes. Dansaient sur sa rétine des images indécises, parfois trop lumineuses parce qu’elle n’était pas habituée à la lumière. Mais surtout, le visage de Reicky, qu’elle avait vu pour la première fois lors de cet entraînement dévasté. A ce récent souvenir, elle sentit ses pommettes rougir légèrement, son sourire s’accentuer avec timidité. Même si elle l’avait vu effrayé, malmené par Ichibi, elle l’avait vu. Ses yeux gris, son visage, ses traits. Elle avait eu raison de penser qu’il était probablement très beau, et qu’il en attirait plus d’une. Yumee leva les yeux vers lui ; elle venait de sentir sa main dans ses cheveux. Elle entendit alors son cœur, battre avec une irrégularité infime, significative de la peur. Elle se sentit responsable, mais tout comme elle il devait craindre son Bijuus. Les monstres respectifs qui vivaient en eux étaient dangereux. Peu importait le degré de leurs forces, ils étaient pour eux des êtres probablement indestructibles.

Le cœur du jeune battit d’un coup beaucoup plus vite, puis reprit une allure normale. Perplexe, l’adolescente sentit l’odeur du sang qui la saisit aux narines, la faisant frémir. Elle n’aimait pas cette odeur, elle lui inspirait le mal. Elle leva sa main, qu’elle posa sur celle de Reicky, toujours posée sur sa chevelure brune. Puis elle ferma les yeux, ramena sa main dans ses deux paumes réunies, un faible sourire gravissant la pâleur de son visage.[i]

« On y arrivera…ensemble. N’est-ce pas… ? »

[i]Yumee lâcha sa main avec douceur, et se laissa tomber sur son oreiller. Leurs lits étaient proches l’un de l’autre, et elle était rassurée de savoir sa présence proche d’elle. Elle ferma les yeux à son tour, se serra contre elle-même dans une position fœtale. Son pyjama s’ouvrait légèrement sur son dos, laissant apparaître une des griffes qui composaient sa cicatrice. Et sur sa gorge, son sceau brillait toujours, d’un noir un peu plus fade. Il ne lui était presque plus douloureux, mais elle sentait encore Shichibi s’agiter en elle comme un monstre en cage. Il ne sortirait pas de si tôt, elle en avait la conviction. La fatigue s’empara d’elle brusquement, alors qu’elle s’était redressée quelques instants plus tôt, en forme. La jeune kunoichi aveugle rouvrit ses yeux voilés, tendit son bras vers le jeune homme, y chercha sa main, dans un geste affectueux.

Ils y arriveraient, ensemble. Elle en était sûre.

Reicky ferma les yeux. Il sentit la jeune fille prendre sa main.

« On y arrivera…ensemble. N’est-ce pas… ? »

Il la regarda tendrement.

« Bien sur qu’on y arrivera… »

Il avait froid, et malgré la transpiration qui perlait son front, il remonta ses couvertures. La tête coincé entre les barreaux du lit, dans une position volontairement inconfortable, il rouvrit les yeux. Il ne devait pas s’endormir plus de deux heures par jour. Et il était resté sous anesthésie suffisamment longtemps. Son estomac grognait. Il avait faim. C’était bon signe. Il n’aimait pas être enfermé dans un hôpital. Mais en sentant les plaies, plus ou moins profondes, certaines protéger par des bandages sous ses doigts, il admit qu’il devait y rester. Au moins, il serait en compagnie de Yumee. Il toussa de nouveau. Il devait vraiment arrêter de fumer… Le soleil déclinait, le vent de la nuit se levait, laissant Suna envelopper de sa protection de sable. Un ombre sillonnait les cieux. Un rapace. Cette brève apparition lui fit repenser à sa sœur. Et si cette aigle était nast ? L’aigle Noir de l’ex-Kazekage ? Il tressaillit. Les aigles rimait-il avec le nom Sama ? Il espérait juste que la famille n’avait pour particularité sadisme et mépris. La dernière fois que le garçon avait vu sa sœur, c’était lors de cette période, quand il ne connaissait pas encore Zankuu, où des pensées sombres, avide de sang le travaillait. Il était retourné au village, ou il avait croisé Shini. Il avait penser qu’elle essayerai de le
tuer, de se venger. A la place de sa, elle lui annonça que son existence, et toutes celle des autres, n’avait plus de place dans son cœur. Que le temps des sentiments n’existaient plus. Il admit, plusieurs années plus tard, que ce fut un choc pour lui. Il prit conscience de ses gestes, qu’il avait commis pour un peu plus de puissance.
La porte de leur chambre s’ouvrit brusquement. Une infirmière, apportais deux plateaux. Son visage était crispé, et ces yeux exprimaient l’impatiente et la fatigue. Elle les posa silencieusement sur leur lit, et repartit. Ses cheveux bruns et emmêlés disparurent. Il baissa les yeux vers le repas. Une purée tiède, un peu de
viande dur. Il regretta les doux rouleaux de printemps, et même la soupe miso qu’il avait ingurgité hier soir. Ce plat peu ragoutant ne lui donna que la nausée. Sa faim avait disparut. Il repoussa le plat en bas de son lit. Il se rallongea, et se laissa allez a la contemplation des nuages. Doucement, ses paupières se fermèrent, et sans dormir vraiment, il se laissa aller.

[HRPG - Désolée pour le retard, et pour le post un peu minable Y.Y J'ai pas trop eu le temps de répondre ces temps-ci ^o^']

Yumee, malgré les circonstances, esquissa un large sourire. Sincère, tout aussi adorable que tout ceux qu’elle avait fait auparavant. Mais il y avait toutefois quelque chose en plus. Un petit sentiment infime qui faisait que ses sourires ne ressemblait pas aux autres. Ou du moins, en présence de Reicky. Elle aurait aimé pouvoir le voir. Que ses pupilles lui laissent la possibilité rarissime de regarder autour d’elle, d’observer le visage du jeune homme. Elle aurait voulu que ses yeux soient emprunts de ses sentiments les plus profonds. Bien sûr, elle avait apprit à retranscrire ses états d’esprit dans le bleu voilé de son regard, mais ce n’était pas suffisant. Un instant, elle eu le regret d’être née aveugle, d’avoir cette tare irrécupérable sur elle. Un handicap qui ne l’avait jusqu’à présent, jamais autant gêné. Mais qu’elle aurait été sa vie sans la cécité ? Elle aurait été l’héritière de son père, le futur chef du clan Karage. Elle aurait vécu sous la protection d’un autre loup, qui n’aurait été que son arme. Son caractère n’aurait probablement pas été le même. Elle aurait peut être eu la malchance d’hériter de la méchanceté cruelle de son paternel, ou le bonheur d’avoir l’intelligence et la force psychologique de sa mère. Elle n’aurait pas été la Yumee qu’elle était aujourd’hui. Alors finalement, elle préférait être aveugle. Même si elle désirait plus que tout revoir le visage de Reicky. Le revoir sous un angle différent. Pas effrayé, exténué par Ichibi. A ces souvenirs et à sa réflexion, elle sentit le travail douloureux qui s’opérait dans son dos. La cicatrice lui brûlait désagréablement, comme attirée par la présence de mauvaises pensées. L’adolescente ferma les yeux, fermant son esprit également.

Non loin, une infirmière entra dans la pièce, portant avec elle deux plateaux repas, qu’elle disposa sur les lits respectifs des deux ninjas. L’odeur de viande trop cuite lui paru désagréable, et elle ne fit aucun geste pour s’en approcher. Elle ignora ce repas qu’elle songeait dispensable, et resta les yeux fermés, se concentrant uniquement sur tout ce qu’elle pouvait ressentir autour d’elle. Elle entendit par ailleurs le battement irrégulier du cœur de Reicky. Irrégulier mais si infime qu’un médecin ordinaire n’aurait su réagir face à ce changement. Mais après tout c’était normal, on n’allait pas chez le médecin parce qu’on se souvenait…ou qu’on rêvait. Yumee ignorait si le jeune ninja dormait. Sa respiration était calme, posée. Elle aurait voulu, elle aussi, pouvoir rester éveillée. Mais le sommeil alourdissait ses paupières. La fatigue, l’épuisement, rendaient douloureux tout gestes. Aussi apprécia-t-elle de s’endormir près de Reicky, sa main posée sur la sienne, dans un calme appréciable…

» combat amical
» Demande de combat a mort.